Décrochage à proximité du sol lors d'un demi-tour en montagne, collision avec le relief
Décrochage à proximité du sol lors d'un demi-tour en montagne, collision avec le relief
Evénement : décrochage à proximité du sol lors d'un demi-tour en montagne, collision avec le relief.
Causes identifiées :
- improvisation d'un vol en région montagneuse,
- méconnaissance des particularités du pilotage de l'attitude de l'avion en montagne, décision tardive d'effectuer un demi-tour.
Circonstances
Le pilote explique qu'il décolle de Toulouse-Lasbordes (31) avec l'intention d'effectuer un vol local vers le sud-est. Passant la balise TOE, à environ 2?000?pieds d'altitude, il se dirige vers les Pyrénées en montant vers 3 000 pieds. Il souhaite montrer le Château de Montségur aux passagers. Après environ une demi-heure de vol, il arrive à proximité des montagnes et aperçoit le château à environ quatre milles marins. Il souhaite le contourner par l'est. Il subit une forte turbulence et reporte sa décision de virer aux abords du château(1). Il s'engage dans une vallée orientée sensiblement nord-sud (voir carte ci-après). Le pilote continue son cheminement en longeant le versant du côté est de la vallée, en montée et à vitesse régulièrement décroissante. La vallée se termine par un col orienté est-ouest à proximité duquel le vent en altitude venant du sud génère de forts rabattants. Le pilote constate qu'il n'arrive plus à prendre de la hauteur, il essaie de faire demi-tour par la droite. Il prend conscience qu'il n'y parviendra pas. Il débute un virage serré à gauche. L'avion décroche dissymétriquement par la gauche, heurte le sol avec une forte inclinaison à gauche et une forte assiette à piquer. Il rebondit puis s'immobilise sur le dos. Un passager alerte les secours en utilisant le téléphone cellulaire du pilote.(2) L'évènement se passe aux alentours du col de La Peyre.
L'examen de l'épave montre que le moteur délivrait peu de puissance. La vitesse de l'avion était faible. Les volets sont trouvés sortis à soixante degrés (position atterrissage).
L'examen du moteur n'a pas révélé d'anomalie permettant d'expliquer une perte de puissance. Les calculs réalisés à partir des enregistrements de la trajectoire de l'avion dans les dernières secondes avant l'accident montre que l'avion était incliné à gauche d'une cinquantaine de degrés. Sa vitesse était vraisemblablement comprise entre 115 et 130 km/h.(3)
Le pilote ne se souvient pas s'il a tenté un atterrissage d'urgence. Il avait une faible expérience du vol en région montagneuse. Il précise qu'il n'avait pas prévu de s'y aventurer. Il disposait d'une carte aéronautique OACI au 1/500 000ème de la région à bord de l'avion.
La diminution progressive de la vitesse observée sur les enregistrements s'explique par une variation d'assiette à cabrer au cours de la montée, due à la perte de la référence extérieure en vol de plaine que constitue l'horizon naturel. Le pilote a vraisemblablement eu tendance à aligner le nez de l'avion sur la ligne de crête.
(1)L'exploitation des informations enregistrées par le GPS montre que la trajectoire de l'avion passe à 500 mètres à l'ouest du château.
(2)La balise de détresse s'est déclenchée lors de l'accident.
(3)Le manuel de vol indique une vitesse de décrochage égale à 123 km/h, lorsque l'avion est incliné de soixante degrés et les volets en position atterrissage.