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Givrage des ailes en approche finale, décrochage, atterrissage dur

Givrage des ailes en approche finale, décrochage, atterrissage dur

Responsible entity

France - BEA

Investigation progression Closed
Progress: 100%

Déroulement du vol

Le déroulement du vol a été reconstitué à partir des témoignages recueillis.

 

L'équipage décolle à 17 h 00 de l'aérodrome de Toulouse Blagnac (31) à destination de celui d'Orléans Saint-Denis-de-l'Hôtel (45) où l'avion est basé. L'avion est certifié monopilote mais la société l'exploite à deux pilotes. Celui qui fait fonction de copilote est aux commandes.

 

L'avion transporte sept passagers salariés de l'entreprise, venus participer à des réunions professionnelles dans le sud de la France pour la journée.

 

Le pilote, en régime de vol aux instruments, croise en ciel clair au FL 260 où la température extérieure est d'environ de - 36 °C. A l'arrivée de nuit, le pilote réalise l'approche Locator de la piste 23. L'avion entre dans une couche en début d'approche finale à une altitude de 1 800 ft et perce à une altitude voisine de 800 ft. Lors de la réduction des moteurs, à l'arrondi, l'avion décroche à quarante pieds et touche durement la piste sur le train principal. Il rejoint le parking sans autre difficulté.

 

 

CONCLUSIONS

3.1 Faits établis

· L'équipage possédait les licences et qualifications requises et en état de validité.

· L'avion avait un certificat de navigabilité en état de validité.

· Tous les systèmes d'alarmes de l'avion fonctionnaient.

· L'avion évoluait dans les limites de masse et centrage certifiés.

· L'aérodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel était accessible avec une visibilité horizontale toujours supérieure au minima (1 500 m).

· La seule autre arrivée de la journée sur l'aérodrome a montré à posteriori l'existence d'un givrage fort à la traversée d'une fine couche nuageuse en approche pour la piste 23.

· Le vol en croisière s'est déroulé dans un air au-delà de - 30 °C.

· Les informations météorologiques à la disposition du commandant de bord ne permettaient pas de supposer les conditions givrantes fortes, brutales et exceptionnelles rencontrées à l'arrivée.

· Le TEMSI indiquait la présence d'une couche nuageuse basse à température négative près du sol et un givrage faible.

· Le commandant de bord avait mis en marche le système d'antigivrage mais pas celui de dégivrage.

· L'avion a percé à une altitude environ 800 ft.

· Aucun signe précurseur n'a alerté l'équipage sur l'accumulation de la glace.

· L'équipage n'a pas vu la glace avant l'arrêt au parking.

· Sans perte de manœuvrabilité des commandes et sans alarme annonçant le décrochage, l'avion a décroché à une hauteur sol de quarante pieds.

3.2 Causes

 

L'accident résulte de la perte de contrôle de l'avion suite à un décrochage à faible hauteur peu avant l'atterrissage de nuit sur la piste 23. Ce décrochage est la conséquence du givrage de la voilure non détecté par l'équipage.

 

Ont pu contribuer à l'accident:

 

- les non perceptions visuelle, sensitive aux commandes et auditive du dépôt rapide de glace sur les ailes par l'équipage durant l'approche de nuit,

 

- la rapidité d'apparition du phénomène très près du sol confronté à la charge de travail du moment.

 

 

 

RAPPEL POUR LA SECURITE

 

Les modèles utilisés en météorologie ne permettent toujours pas une évaluation exacte de la situation météorologique réelle, notamment de la sévérité des conditions givrantes.