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Panne du moteur après le décollage, demi-tour, arrêt du moteur en finale, collision avec des arbres

Panne du moteur après le décollage, demi-tour, arrêt du moteur en finale, collision avec des arbres

Responsible entity

France - BEA

Investigation progression Closed
Progress: 100%

Evénement : panne du moteur après le décollage, demi-tour, arrêt du moteur en finale, collision avec des arbres.

 

CIRCONSTANCES :

 

Le pilote du Tecnam entreprend un vol aller et retour entre d'Annecy (74) et l'altisurface de Saint-Roch Mayères (74). Il est accompagné d'un ami, qui pilote un Jodel D 119.

 

Le vol aller se déroule sans problème. Après une pause d'environ vingt minutes sur l'altisurface, le pilote du Tecnam décolle le premier. Après le décollage, il annonce sur la fréquence que le moteur de son ULM a des problèmes et qu'il va se dérouter sur Megève (74) -altitude 4 721 pieds- situé à 9 NM au sud de l'altisurface. Le pilote du Jodel effectue les essais moteurs et s'aligne sur la piste pour décoller. Il aperçoit alors l'ULM établi en longue finale. Il entend le pilote annoncer que le moteur s'est arrêté, voit l'ULM passer sous le plan de descente puis virer vers la droite en direction de la vallée.

 

L'ULM heurte des arbres à environ deux cents mètres de l'axe de piste et reste suspendu dans la cime des arbres.

 

L'examen du site et de l'épave montre qu'après la collision le pilote a ouvert la verrière et fait une chute mortelle d'environ quinze mètres. Du carburant fuit de l'épave. Les deux robinets du circuit de carburant sont ouverts. La commande de la pompe électrique est sur la position OFF. Le contacteur du circuit électrique est sur OFF, sa clef est retrouvée dans la cabine. Les volets sont rentrés

 

L'examen du moteur, de ses accessoires et du circuit carburant n'a pas révélé d'anomalie pouvant être à l'origine de l'arrêt du moteur. Ce dernier a été testé avec ses accessoires sur un banc. Il a fonctionné normalement.

 

La quantité embarquée du carburant, sa répartition dans les réservoirs et la position des robinets lors de l'escale et du vol n'ont pas pu être déterminées.

 

L'ULM possède une aile basse avec un faible dièdre. Le circuit carburant est constitué de deux réservoirs d'aile communiquant avec un

décanteur par l'intermédiaire de deux canalisations munies de robinets. Une pompe mécanique montée en série avec une pompe électrique alimentent les deux carburateurs.

 

L'ami du pilote explique que lors de l'escale sur l'altisurface, l'ULM était stationné perpendiculairement au sens de la pente. Le pilote lui avait indiqué que dans cette position, le carburant se déplaçait du réservoir le plus haut dans le plus bas lorsque les deux robinets sont ouverts.

 

Afin d'étudier les conséquences d'un transfert de carburant d'un réservoir à l'autre, une expérimentation au sol a été réalisée en tenant compte de l'inclinaison de l'ULM lorsqu'il était stationné sur l'altisurface. L'expérience a montré qu'une dizaine de litres peuvent se transférer d'un réservoir à l'autre en une dizaine de minutes. De plus, des variations du régime du moteur, par diminution de la pression du carburant peuvent apparaître lorsque le robinet d'un réservoir quasiment vide reste ouvert.

 

L'environnement de l'altisurface n'est pas propice à un atterrissage en campagne. Confronté à un dysfonctionnement du moteur après le décollage, le pilote a décidé de revenir vers l'altisurface. Après l'arrêt du moteur en finale, il est vraisemblable que le pilote ait réalisé qu'il ne pourrait pas atteindre la piste et qu'il ait tenté d'atterrir sur un autre site.

 

Les causes de l'accident n'ont pas pu être déterminées.