Perte de contrôle en croisière, collision avec le sol

1 - RENSEIGNEMENTS DE BASE

1.1 Déroulement du vol

Le pilote décolle de l'aérodrome de Chatellerault (86) à 09h13 UTC avec deux passagers pour un vol local. A 09h19, les derniers enregistrements radar montrent que l'hélicoptère est en vol en palier stabilisé à une vitesse de 85 noeuds et à une hauteur d'environ 500 pieds. Quelques secondes plus tard, alors que la trace radar a soudainement disparu, deux témoins au sol aperçoivent l'hélicoptère en ligne droite selon le même cap, en descente rapide et émettant des "bruits anormaux", puis le voient disparaître derrière les arbres. Il s'écrase quelques dizaines de mètres plus loin dans un champ non cultivé.

1.2 Enregistreurs de bord

La réglementation n'impose pas que l'hélicoptère soit équipé d'entegistreur de bord. Il n'en était pas pourvu.

1.3 Renseignements sur l'épave et sur l'impact

L'examen de l'épave principale ainsi que la dispersion des débris indiquent que l'hélicoptère a heurté le sol approximativement à plat, avec des vitesses horizontale et verticale élevées.

1.4 Renseignements médicaux et pathologiques

Les nombreuses ecchymoses relevées sur les corps des occupants montrent que l'hélicoptère a eu des mouvements violents et répétés, ayant provoqué de multiples heurts entre les passagers et la cellule de l'hélicoptère. Ces blessures ont été antérieures à la collision avec le sol.

1.5 Essais et recherches

L'ensemble des examens réalisés en laboratoire sur l'hélicoptère et ses équipements n'a révélé aucun dysfonctionnement susceptible d'expliquer l'accident.

1.6 Renseignements supplémentaires

1.6.1 Témoignage du pilote

Le pilote, gravement blessé, ne se souvient que d'une partie du vol. Alors que l'hélicoptère était en vol en palier stabilisé, le pilote a eu l'intention de montrer à ses passagers un château qu'ils allaient survoler et qu'ils commençaient à apercevoir devant eux. Pour leur indiquer sa position, il a retiré sa main gauche de la commande de pas collectif pour pointer le château du doigt. A ce moment, l'hélicoptère s'est subitement et violemment incliné à gauche, en entraînant la commande de pas cyclique que le pilote tenait avec sa main droite. L'hélicoptère s'est ensuite incliné violemment de gauche à droite et le mouvement s'est répété. Il ne se souvient pas s'il a commandé la première inclinaison à droite par une réaction sur le pas cyclique. La violence des mouvements lui a rendu très difficile de se saisir à nouveau de la commande de pas général, qu'il a voulu abaisser pour effectuer un atterrissage d'urgence droit devant lui. Il a choisi une aire d'atterrissage dans un champ et a constaté une forte chute des régimes moteur et rotor. Il ne se souvient pas avoir entendu d'alarme et ne se rappelle pas la fin du vol.

1.6.2 Autres évenements

A la suite d'accidents impliquant des pilotes d'hélicoptères peu expérimentés mais ayant une expérience plus importante en tant que pilote d'avion, Robinson a émis la note de sécurité SN-29. Elle explique qu'un événement subit, faisant appel à des reflex conditionnés par une expérience du pilotage des avions, peut conduire à des actions inappropriées sur les commandes de vol, entretenant et accentuant le phénomène contré. Le pilote peut ainsi provoquer des résonnances conduisant à un décrochage du rotor, voire à sa rupture.

2 - conclusion

Les éléments recueillis lors des examens techniques et des témoignages permettent de supposer qu'un élément déclenchant inconnu a pu conduire le pilote à avoir des actions inappropriées sur les commandes de vol, conduisant à une perte de contrôle de l'hélicoptère. En l'absence d'enregistreur de vol, cette hypothèse ne peut être confirmée.