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Perte de contrôle en tangage lors d'un vol d'épreuve, collision avec le sol

Perte de contrôle en tangage lors d'un vol d'épreuve, collision avec le sol

Responsible entity

France - BEA

Investigation progression Closed
Progress: 100%

Evénement : perte de contrôle en tangage lors d'un vol d'épreuve, collision avec le sol.

 

Cause probable : absence de freinage d'un boulon sur la chaîne de commande de profondeur.

 

Facteur contributif : absence de sollicitation d'un tiers de la part du constructeur pour vérifier l'assemblage final.

 

Circonstances

Le pilote décolle vers 15 h 35 de l'aérodrome d'Avranches pour un vol d'endurance en vue de l'obtention du certificat de navigabilité restreint d'aéronef de l'avion dont il a achevé la construction depuis peu. Après environ 2 h 30 de vol, l'avion entre en collision avec le sol dans un champ de maïs avec une assiette à piquer élevée.

 

La trajectoire issue des données radar montre que le vol était stabilisé à une altitude de 3 000 pieds environ, puis que l'avion a suivi une trajectoire en descente dont la partie finale est accentuée.

 

Sur la chaîne de commande de profondeur, un renvoi de commande supporte les bielles côté manche et côté gouverne de profondeur. Ce renvoi et la bielle côté gouverne ont été trouvés désolidarisés sur l'épave. Les examens réalisés au BEA montrent que le boulon devant relier ces deux pièces était absent de son logement lors de la collision avec le sol. L'embout chape de la bielle côté gouverne porte peu de marquage en bordure d'alésage, ce qui indique un faible serrage du boulon de fixation.

 

Les plans du concepteur de l'avion mentionnent que les écrous des boulons de la chaîne de commande de profondeur doivent être freinés. Plusieurs ne l'étaient pas.

 

Cet avion était le premier que le pilote construisait. Tous les témoignages recueillis décrivent ce dernier comme un constructeur méticuleux. L'absence d'écrous freinés n'est pas expliquée. D'autres constructeurs amateurs avaient assisté ou participé à certaines étapes de la construction de l'avion. Cependant, ces derniers expliquent que le pilote n'avait pas sollicité l'avis d'un autre constructeur sur l'assemblage final avant d'entreprendre les vols.

 

Conformément à la réglementation, le GSAC avait réalisé deux visites techniques avant de délivrer au constructeur son autorisation provisoire de vol. Ces visites techniques ne visent pas à vérifier la totalité de l'aéronef, le constructeur amateur reste garant de la qualité de l'assemblage.