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Accident survenu à l'ULM multiaxes ICP Savannah identifié 01ACM le 01/07/2017 à Vaulx-en-Velin (69)

Perte de contrôle en montée après le décollage, déclenchement du parachute de secours, lors d’un vol local à titre onéreux

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Ce rapport comporte deux recommandations de sécurité.
 

Le vol s’inscrit dans le cadre d’une prestation à titre onéreux fournie par la société Planet’pilot sous la mention de « vol d’initiation ». C’est le quatrième vol de ce type réalisé par le pilote durant cette journée.

Après une présentation de l’aéronef et la visite pré-vol, le pilote, accompagné de son passager assis en place gauche, décolle de la piste 34(1) de Lyon Bron (69) pour un vol local d’une trentaine de minutes.

Le pilote indique qu’en montée, à une altitude d’environ 1 800 ft, il ressent un mouvement à cabrer important et positionne le manche au neutre pour corriger l’attitude de l’aéronef. L’ULM se met alors en piqué vers le sol. Ne parvenant pas à reprendre le contrôle de l’aéronef, le pilote déclenche le parachute de secours.

L’aéronef poursuit sa descente suspendu au parachute et bascule sur le dos lors du contact avec le sol. Le pilote et le passager, indemnes, parviennent à s’extraire de l’épave avant que les secours n’arrivent sur le site de l’accident.

L’enquête n’a pas permis d’établir les causes de l’abattée qui s’est produite soudainement alors que l’ULM était en montée à une vitesse air d’environ 130 km/h et à une hauteur d’environ 1 250 ft.

Aucune anomalie technique n’a été observée sur l’épave, en particulier sur les commandes de vol. Il est cependant à noter que l’ULM évoluait avec les volets sortis, à une vitesse supérieure d’environ 20 km/h à la vitesse maximale avec les volets pleinement sortis préconisée par le constructeur. Dans ces conditions il n’est pas exclu qu’un comportement particulier de cet aéronef ait pu contribuer à la perte de contrôle. Le pilote, n’ayant qu’une très faible expérience sur Savannah, n’a pas été en mesure d’identifier d’éventuels signes annonciateurs de la perte de contrôle ou un comportement non nominal de l’aéronef.

Une fois cette dernière survenue, le passager qui avait une main posée sur le manche a pu se crisper et ainsi empêcher le pilote de reprendre le contrôle de l’aéronef. Compte tenu de la soudaineté et de la hauteur de la perte de contrôle, le pilote disposait de très peu de temps pour analyser la situation et effectuer les actions nécessaires pour reprendre le contrôle de l’ULM avant le contact avec le sol. L’utilisation appropriée du parachute par le pilote a permis d’atténuer les conséquences de cet événement.

L’exploitant qui utilisait auparavant des avions dans le cadre de son activité, s’est orienté vers l’utilisation d’ULM dont le régime d’exploitation est moins contraint. De plus, il n’y a pas d’exigence règlementaire spécifique à l’exploitation commerciale d’ULM pour des vols locaux avec passager.

Dans ce contexte, la société n’a pas eu de réelle démarche de sécurité pour gérer le changement d’activité. En particulier le choix de l’ULM a été principalement basé sur les critères esthétiques de l’aéronef et la société ne s’est pas assurée que le pilote avait une bonne connaissance de l’ULM exploité ni une expérience de vol sur ce modèle d’ULM. L’ULM a ainsi été exploité au-delà de la masse maximale prévue par la règlementation et le vol réalisé avec les volets sortis sans que le pilote en ait eu conscience. De plus le pilote, installé en place droite, n’avait pas accès à des commandes importantes comme celles des freins, du compensateur et des volets.

(1)Piste revêtue 1820 m x 45 m.