Accident du Beech - 35 "Bonanza" immatriculé N59VT survenu le 07/09/2021 à Muret-Lherm (31)
Train d'atterrissage non verrouillé, sortie de piste, en vol de contrôle
Rapport d'Enquête cat.3 : rapport sur un événement aux conséquences limités, élaboré à partir d'un ou de plusieurs témoignages n'ayant pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote et de l’instructeur. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - DÉROULEMENT DU VOL
Le pilote, accompagné d’un instructeur, décolle de l’aérodrome de Muret-Lherm pour un vol de contrôle des compétences.
Lors d’un exercice de décrochage en configuration atterrissage, le voyant vert de signalisation du verrouillage du train d’atterrissage ne s’allume pas. À l’issue de l’exercice, le pilote effectue, à deux reprises, une rentrée et une sortie du train d’atterrissage. Le voyant reste éteint. Le pilote effectue un passage bas devant la tour de l’aérodrome afin que le contrôleur lui indique si le train d’atterrissage est sorti. Ce dernier ne pouvant confirmer son verrouillage, le pilote applique alors la procédure de sortie du train en secours, tournant notamment la manivelle jusqu’au blocage de celle-ci. Le voyant reste éteint.
Le pilote effectue une approche pour la piste 12 de l’aérodrome de Muret-Lherm en adoptant une vitesse comprise entre 70 et 75 kt. Il essaye d’atterrir le moins durement possible. Lors du roulement à l’atterrissage, le train d’atterrissage principal droit puis le gauche se rétractent. L’avion sort de piste. Le train d’atterrissage avant se rétracte à son tour. L’avion s’immobilise dans l’herbe à environ 20 m de la piste.
2 - RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
Les conditions météorologiques étaient les suivantes : vent du 110° pour 16 kt avec des rafales faibles à modérées, visibilité supérieure à 10 km, pas de nuage en dessous de 5 000 ft.
Le pilote, âgé de 62 ans, copropriétaire de l’avion, était titulaire d’une licence de pilote commercial avion CPL(A) délivrée par l’État d’immatriculation et d’une licence de pilote professionnel avion ATPL(A) délivrée par l’AESA. Il totalisait plus de 14 000 heures de vol, dont une vingtaine sur cet avion et 25 dans les trois mois précédents, aucune sur cet avion. Il était également pilote d’essais jusqu’au 20 août 2021.
L’instructeur, âgé de 47 ans, était titulaire d’une licence de pilote commercial avion CPL(A) délivrée par l’État d’immatriculation, assortie d’une qualification d’instructeur et d’une licence de pilote commercial avion CPL(A) délivrée par l’AESA. Il totalisait environ 3 100 heures de vol, dont 200 sur type et une dans les trois mois précédents sur type.
Le pilote précise que l’alarme sonore est connectée mécaniquement au train d’atterrissage avant. Ainsi, elle n’a pas retenti, seuls les trains d’atterrissage principaux n’étant pas verrouillés.
À la suite de l’accident, le pilote ayant utilisé l’avion lors du vol précédent a indiqué que le train d’atterrissage n’était pas rentré correctement lors de la montée initiale. Il l’avait donc sorti de nouveau avant de le rentrer sans problème. Il avait ensuite effectué deux ou trois sorties/rentrées du train d’atterrissage pour vérifier le bon fonctionnement. Comme tout lui semblait correct, il n’avait rien écrit dans le livret d’aéronef.
Le pilote indique que de nombreuses interventions ont eu lieu sur l’avion pendant la période 2020/2021 et n’exclut pas qu’un objet ait pu se coincer dans le mécanisme du train d’atterrissage. Les inspections et vérifications de bon fonctionnement du train d’atterrissage au sol n’avaient rien révélé d’anormal.