Accident du planeur CENTRAIR – 201 « Marianne » immatriculé F-CGME survenu le 23/04/2021 à Gudas (09)
Perte d'ascendances, atterrissage en campagne
Rapport d'Enquête cat.3 : rapport sur un événement aux conséquences limités, élaboré à partir d'un ou de plusieurs témoignages n'ayant pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - DÉROULEMENT DU VOL
Le pilote, accompagné d’un passager en place avant, décolle, vers 14 h 15, en remorqué, de l’aérodrome de Saint-Girons - Antichan (09), pour un vol au-dessus des Pyrénées.
Il largue le câble à proximité du Cap de Bouirex, vers 1 800 m d’altitude. Il y exploite des ascendances thermiques jusqu’à atteindre 2 950 m d’altitude puis se dirige vers l’ouest. Après avoir atteint le Pic d’Arbizon, il fait demi-tour et se dirige vers l’est. Il exploite des ascendances au niveau du Pic des Trois Seigneurs et atteint une altitude de 3 600 m.
Il poursuit ensuite en direction d’Ax-les-Thermes (09), qu’il atteint vers 2 850m d’altitude. Il ne parvient pas à y trouver d’ascendances et fait demi-tour. Le planeur perd rapidement de l’altitude, avec un variomètre de -3 à -4 m/s.
En passant Tarascon-sur-Ariège (09), constatant qu’il ne pourra revenir sur son aérodrome de départ, le pilote décide de rejoindre l’aérodrome de Pamiers-Les Pujols (09), qu’il pourrait atteindre avec une finesse[1] de 30. Le planeur continue de perdre de l’altitude et le pilote comprend qu’il ne pourra pas rejoindre cet aérodrome. Il décide d’atterrir en campagne. Il se trouve alors dans un petit vallon dans lequel il n’y a que très peu de champs, qu’il juge non propices à un atterrissage en campagne. Il choisit un champ d’une longueur de 300 m environ. L’atterrissage est dur et le planeur rebondit. Après le second toucher, lors du roulement, le planeur roule sur une bosse et le fuselage se rompt.
2- RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
2.1 Renseignements sur le pilote
Le pilote, âgé de 24 ans, était titulaire d’une licence de pilote de planeur SPL, délivrée en octobre 2020 après une formation débutée le 27 juillet 2020. Il indique que son instructeur l’avait autorisé au vol en campagne le 4 avril 2021. Il totalisait 102 heures de vol sur planeur.
Il était également titulaire d’un brevet de pilote d’ULM et totalisait environ 250 heures de vol sur ULM. Il avait débuté en 2012 une formation de pilote privé avion et totalisait 40 heures de vol sur avion.
Le pilote indique qu’il connaissait les champs vachables. Lorsqu’il a fait son calcul de finesse, en passant à proximité du champ vachable de Tarascon-sur-Ariège, il a préféré tenter d’atteindre l’aérodrome de Pamiers-Les Pujols pour éviter de devoir démonter le planeur et le transporter par remorque car il trouve cela trop contraignant. Il indique qu’il aurait dû se rendre compte qu’il n’était pas envisageable d’atteindre l’aérodrome car une finesse de 30 était trop optimiste. Il évoque une tunnélisation sur son objectif.
2.2 Témoignage du responsable pédagogique
Le responsable pédagogique du club indique que la levée de la restriction au vol local n’était pas valable car l’instructeur n’avait pas la délégation pour le faire[2]. Selon lui, le pilote n’avait pas les compétences nécessaires pour effectuer ce vol.
[1] La finesse maximale théorique du planeur est de 41.
[2] Selon le manuel des formations relatif à la formation campagne, édité par le Centre National de Vol à Voile (CNVV), l’attestation de formation, permettant de lever la restriction au vol local sur la licence SPL, est délivrée par le responsable pédagogique de l’organisme ou son délégataire.