Accident du Centrair C101 Pégase immatriculé F-CGOF le 05/06/2015 à la Tour du Pin Cessieu (38)
Perte d'ascendance en finale, atterrissage avant la piste
1 - DÉROULEMENT DU VOL(1)
Le pilote décolle en remorqué de la piste 12 de l’aérodrome de La Tour du Pin Cessieu pour un vol local. Environ quatre minutes après le décollage, il largue le câble à une hauteur de 480 mètres dans l’est de l’aérodrome. Il constate rapidement que l’exploitation des ascendances s’avère difficile et décide de revenir vers le terrain en vue d’atterrir. Pendant le vol retour, il est confronté à des ascendances et des
descendances, la vitesse verticale du planeur variant de - 5 à + 5 m/s, avec une moyenne de - 1,2 m/s. Le pilote choisit d’atterrir en piste 30 par une intégration directe en finale.
Alors qu’il rejoint la finale, il rencontre des ascendances qu’il décide d’exploiter. Pour cela, le pilote se dirige vers le nord de l’aérodrome. Il gagne environ 100 mètres d’altitude en cinq minutes puis il rencontre à nouveau une perte d’ascendance avec un variomètre négatif. Il se dirige vers le début de la branche vent arrière pour la piste 30. Il effectue une branche vent arrière rapprochée puis, au travers du seuil de piste 30, vire à gauche et effectue un virage de 360°, puis un virage serré vers le seuil de la piste 30. Le planeur subit alors une forte descendance et touche durement le sol environ 200 mètres avant le seuil de piste.
2.2 Conditions météorologiques
Les conditions météorologiques estimées sur le site étaient les suivantes :
- vent de secteur sud à sud-est pour 5 kt avec rafales jusqu’à 12 kt ;
- CAVOK ;
- température 31°C.
2.3 Renseignements sur le pilote
Le pilote, titulaire d’une licence de pilote privé avion PPL(A) et d’une licence de pilote
de planeur, totalisait 372 heures de vol sur avion et 487 heures de vol sur planeur
dont 142 sur type et 7 dans les trois mois précédents.
Le pilote indique qu’après avoir effectué les évolutions en recherche d’ascendance au
nord de l’aérodrome, il a hésité à atterrir sur la piste 12 mais a décidé de poursuivre
pour un atterrissage en piste 30. Il précise qu’alors le variomètre a atteint - 4 m/s. Il a
décidé d’augmenter sa vitesse jusque 120 km/h qui lui a permis de faire un virage
relativement serré vers le seuil de la piste 30.
3 - ENSEIGNEMENTS ET CONCLUSION
Le choix initial d’atterrir en piste 30 était justifié par la hauteur du planeur au point 2
de la trajectoire.
Le pilote a alors changé de stratégie en rencontrant des ascendances et décidé de les exploiter au nord de l’aérodrome. Confronté à de nouvelles descendances, il a décidé d’interrompre le vol. La prise de hauteur entre les points 2 et 3 lui avait permis de se retrouver dans des conditions favorables à un atterrissage en piste 12 cohérent avec la direction et force du vent. La décision d’atterrir en piste 30 n’était plus justifiée mais le pilote n’a pas réévalué la situation.
Le circuit d’aérodrome pour la piste 30 effectué par le pilote n’est pas standard. La branche vent arrière est réalisée trop près de la piste. Le pilote s’estime alors trop haut au point 4 de la trajectoire. Il décide d’effectuer un virage de 360° au niveau du seuil de piste 30 pour perdre de la hauteur, mais ne prend toujours pas en compte les conditions de vent. Ceci le conduit à effectuer des manoeuvres très serrées à basse hauteur.
L’accident est dû à une gestion insuffisante de la trajectoire en circuit d’aérodrome
et au choix inadapté de la piste d’atterrissage compte tenu des conditions de vent.
(1)Les données chiffrées sont issues d’un calculateur embarqué.