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Accident du Cessna 177RG immatriculé D-EROR survenu le 18/12/2021 à Sarlat (24)

Atterrissage train rentré lors d'un exercice moteur réduit, en instruction

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Rapport d'Enquête cat.3 : rapport sur un événement aux conséquences limités, élaboré à partir d'un ou de plusieurs témoignages n'ayant pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage de l’instructeur et du pilote en instruction. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

1 - DÉROULEMENT DU VOL

L’instructeur et le pilote en situation d’instruction décollent vers 11 h 30 de l’aérodrome de Belvès (24) à destination de celui de Sarlat (747 x 20 m) dans le but de convertir une licence CPL délivrée par l’Afrique du Sud en une licence CPL « part FCL ». L’objectif pédagogique de la séance est de réaliser des exercices moteur réduit (prises de terrain moteur réduit en U et en L, PTU et PTE).
Après un passage à la verticale des installations, l’instructeur positionne l’avion à 2 000 ft d’altitude, au-dessus du seuil de la piste 28, pour débuter un exercice moteur réduit en piste 10. Il passe ensuite les commandes au pilote qui conduit l’approche et configure l’avion avec les volets en position atterrissage.

Ni l’élève ni l’instructeur n’entendent l’alarme sonore de train non sorti verrouillé.

Le Cessna touche dans le premier tiers de la piste, en appui sur le fuselage puis glisse dans l’axe pendant environ 250 m avant de s’immobiliser.

2 - RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
2.1 Renseignements sur les pilotes
2.1.1 L'instructeur

L’instructeur, âgé de 30 ans, était titulaire d’une licence CPL(A) délivrée en mars 2016, assortie de qualifications IR, ME, SE, SEP et d’une qualification instructeur FI(A). Il totalisait au moment de l’accident 1 100 heures de vol, dont 863 en tant qu’instructeur et 30 dans les trois mois précédents.

2.1.2 Le pilote en instruction

Le pilote, âgé de 28 ans, était titulaire d’une licence PPL (A) délivrée en mars 2015 et d’une licence CPL (A) sudafricaine. Il totalisait au moment de l’accident 560 heures de vol, dont 70 sur le type et 4 dans les trois mois précédents.

2.2 Renseignements sur l'avion

Le Cessna 177 est un avion métallique monomoteur à aile haute, tricycle à trains rentrant. Il est équipé d’un moteur Lycoming IO-360-A1B6D d’une puissance de 200 ch.
Le manuel de vol précise que le C177 RG dispose d’une alarme sonore intermittente si les trains sont rentrés ou sortis mais non verrouillés et que la pression d’admission du moteur est inférieure à une valeur de référence (12 pouces de mercure).

Des lampes à deux positions indiquent que les trains sont soit rentrés (ambre) soit sortis et verrouillés (vert).
L’examen au sol de l’avion a confirmé que les alarmes sonores et visuelles fonctionnaient correctement.
Sur le D-EROR, les alarmes sonores sont émises via le haut-parleur externe et ne transitent pas par le boîtier de mélange (intercom, VHF). Lorsque les occupants utilisent des casques, les alarmes ne sont pas émises dans les écouteurs des casques.

2.3 Témoignages

L’instructeur indique que le pilote et lui-même utilisaient des casques à réduction de bruit active (ANR). Il ajoute que le niveau de puissance de l’alarme sonore n’est pas très élevé et que la focalisation de son attention (ainsi que celle du pilote) sur la gestion de la trajectoire l’a probablement privé des ressources nécessaires à la perception de cette alarme. Il ajoute qu’il ne s’est pas « raccroché » à la check-list, ni aux contrôles avant atterrissage dans le cadre de cet exercice.

3 - ENSEIGNEMENTS DE SÉCURITÉ

Sur les aéronefs légers, deux architectures permettent l’émission des alarmes sonores. Elles sont orientées soit vers le boîtier de mélange (intercom, VHF) et transmises vers les prises casques ou le haut-parleur, soit uniquement vers le haut-parleur, comme c’était le cas pour le D‑EROR. Dans ce dernier cas, les casques à réduction de bruit active filtrent partiellement les alarmes sonores ainsi que le bruit ambient. L’absence de perception de ces alarmes est d’autant plus probable que la charge de travail est élevée, notamment lors d’exercices.

Épave sur site (source : Exploitant AD Sarlat-Domme)