Accident survenu au Cessna F172 immatriculé F-BXIY le 07/04/2023 à Villerupt (54)

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n’ont pas fait l’objet d’une validation indépendante par le BEA.

1. Déroulement du vol

Le pilote, accompagné d’un passager, décolle à 18 h 30 de l’aérodrome de Verdun-Sommedieue (55) à destination de l’aérodrome de Villerupt.

À l’arrivée au sud de l’aérodrome de Villerupt, il s’annonce sur la fréquence auto-information et comprend qu’il est le seul trafic. Il observe la manche à air et estime un vent faible du 340°. Il s’intègre directement en branche vent arrière main gauche pour la piste 25[1] à 2 000 ft d’altitude, soit environ 700 ft de hauteur.

Lors de la branche vent arrière, il ralentit à 80 kt et sort les volets à 10°. Puis il sort complètement les volets en fin de branche vent arrière. Il vire vers l’étape de base et commence simultanément la descente.

Lors de l’approche finale, la vitesse est stable à 70 kt. Peu avant d’atteindre le seuil de piste, il estime être trop haut sur le plan. Il augmente le taux de descente. La vitesse augmente également jusqu’à 75-80 kt.

Il réduit complètement les gaz lorsqu’il arrive au-dessus du seuil de piste, à une hauteur d’environ 30 ft et à une vitesse d’environ 75 kt.

Ayant franchi un peu plus de la moitié de la piste et toujours en l’air, il se pose la question d’une éventuelle remise de gaz. Il hésite et se dit qu’il lui reste encore assez de distance pour s’arrêter avant le bout de la piste. Il touche le sol dans la foulée et commence à freiner normalement. Puis il freine fortement. L’avion « glisse » sur l’herbe humide puis sort longitudinalement de piste.

Le pilote vire légèrement à droite pour éviter des arbres. L’avion passe par-dessus un fossé, traverse une route non revêtue, se retourne du fait d’un dévers puis s’immobilise dans un champ.

2. Renseignements complémentaires

2.1 Renseignements sur l’aérodrome de Villerupt

L’aérodrome à usage restreint de Villerupt est constitué d’une unique piste non revêtue 07/25.

La carte VAC de l’aérodrome indique un circuit de piste avion à 1 800 ft d’altitude, soit environ 500 ft de hauteur. Elle précise par ailleurs : « QFU 065° préférentiel cause pente de piste ».

La piste 25 que le pilote a utilisée pour l’atterrissage est en pente descendante. Le seuil de piste est 33 ft plus haut que l’autre extrémité de piste. L’axe d’approche finale pour la piste 25 est décalé par rapport à l’axe de piste en raison de la présence du village d’Errouville (54) à un peu moins d’un kilomètre du seuil de piste 25.

2.2 Renseignements sur le pilote et témoignage

Le pilote, âgé de 50 ans et titulaire d’une licence CPL(A), totalisait 360 heures de vol, dont 80 sur Cessna F172. Dans les trois mois précédant l’accident, il totalisait 103 heures de vol, toutes sur Piper PA28 (à l’exception de 25 min sur l’avion de l’événement, voir ci-dessous).

Il s’agissait du second vol de la journée pour lui et son passager. Plus tôt dans l’après-midi, il avait réalisé un vol de 25 min environ, avec le même avion, entre l’aérodrome de Villerupt et l’aérodrome de Verdun-Sommedieue. À 17 h 30, l’herbe de la piste était sèche lors de son décollage de la piste 25 de l’aérodrome de Villerupt.

Il précise que les conditions météorologiques étaient CAVOK au moment de son départ de l’aérodrome de Villerupt et à son retour.

Il explique qu’il aurait dû choisir la piste 07 pour l’atterrissage à l’aérodrome de Villerupt, car cette piste est associée à une finale « plus longue » dans l’axe de piste et sa pente ascendante aide à ralentir l’avion. Il ajoute que l’approche pour la piste 25 est plus délicate car elle oblige les pilotes à éviter le village d’Errouville qui est dans l’axe de piste.

Il estime n’avoir pas accordé suffisamment d’attention au choix de la piste d’atterrissage, car il considérait que les conditions météorologiques étaient favorables et que le choix de la piste d’atterrissage n’aurait pas d’impact significatif. Il ajoute que l’humidité de la piste en herbe et au sol argileux a joué un rôle déterminant.

Il précise qu’indépendamment du choix de la piste, il aurait dû remettre les gaz pour effectuer une nouvelle approche et atterrir en début de piste.