Accident du Cirrus SR22 immatriculé N78TL survenu le 27/06/2018 à Château-Arnoux Saint-Auban (04)
Atterrissage sur une mini-bande revêtue destinée aux planeurs non compatible avec les performances de l’avion, remise de gaz, maintien du second régime, décrochage, collision avec les arbres
Le pilote, accompagné d'un passager, décolle de l’aérodrome de Locarno (Suisse) le matin vers 08 h 40 pour rejoindre le champ d’aviation de Château-Arnoux Saint-Auban, sa destination finale. Vers 11 h 45, il s’intègre dans la circulation d’aérodrome de Saint-Auban à une hauteur d’environ 900 ft, directement en début de vent arrière main gauche pour atterrir sur l’axe 202°. Il configure l’avion pour l’atterrissage avant de virer en base pour atterrir dans l’herbe dans la partie nord de l’aérodrome. En finale, il hésite et décale son point d’aboutissement vers la partie sud de l’aérodrome pour atterrir finalement sur la mini-bande revêtue SE2.
Le pilote indique qu’il atterrit sur la mini-bande SE2 à une vitesse de 78 kt. Il réduit la puissance mais réalise qu’il ne parviendra pas à s’arrêter dans les limites de l’aérodrome compte tenu de la distance restante. Il remet alors les gaz.
L’avion décolle, puis, en montée initiale, heurte la cime des arbres situés en dehors de l’enceinte de l’aérodrome, sous la trouée d’envol. L’avion, amorti par les arbres dans sa chute, s’immobilise quelques mètres au-dessus du sol.
L’enquête a montré que le pilote n’a pas suffisamment préparé son arrivée à Saint-Auban. Malgré les caractéristiques inhabituelles de cet aérodrome, le pilote s’est affranchi d’une reconnaissance à la verticale de celui-ci alors que c’était la première fois qu’il s’y rendait. Une reconnaissance préalable aurait pu lui permettre de se rendre compte de la configuration particulière de ce champ d’aviation et de prendre conscience que les longueurs des mini-bandes étaient insuffisantes pour y atterrir.
L’absence de marquage matérialisant l’axe d’atterrissage a pu générer une certaine confusion chez le pilote lors de la finale. Ainsi la mini bande SE2, clairement matérialisée et pouvant s’apparenter à une piste, a pu représenter un repère familier pour le pilote. Cela l’a incité à changer de stratégie en courte finale pour atterrir sur une mini-bande dont il n’avait pas conscience que les dimensions ne permettaient pas d’y atterrir. Lorsque le pilote a réalisé, après le toucher des roues, que la distance restante était insuffisante pour arrêter l’avion, il a remis les gaz. La séquence a été très dynamique et lui a laissé peu de temps pour réagir et configurer l’avion pour le décollage. Il a probablement effectué la rotation de manière anticipée à une vitesse trop faible, avec les volets sur la position atterrissage.
La proximité des obstacles a ensuite probablement conduit le pilote à effectuer une action franche à cabrer conduisant à une prise d’assiette importante mettant l’avion dans la zone critique du second régime, aggravé par la configuration inadaptée des volets. Cela pourrait expliquer que la vitesse de l’avion soit passée en-dessous de la vitesse de décrochage au moment, ou juste avant la collision avec les arbres.