Accident du Flight Design CTLS immatriculé F-HVMA survenu le 04/09/2018 à Muret Lherm (31)
Perte de contrôle lors de l’atterrissage, atterrissage dur, remise des gaz, rupture du train principal lors de l’atterrissage, en instruction
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage de l'instructeur. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - Déroulement du vol
Lors d’un exercice de prise de terrain moteur réduit par encadrement, l’élève-pilote considère que son exercice est manqué car il se trouve sur un plan de descente trop faible. L’instructeur reprend les commandes et lui indique qu’il faut toutefois essayer d’atterrir sans se résigner. Il raccourcit le circuit mais en dernier virage, alors que l’inclinaison est proche de 25°, l’avion décroche et heurte le sol violemment.
L’instructeur remet les gaz et demande à faire un circuit basse hauteur en vue d’un atterrissage de précaution sur la piste 30 revêtue. Lors de cet atterrissage, il sent le train principal gauche s’enfoncer. Il remet une nouvelle fois les gaz et demande à refaire un circuit pour la piste 30 non-revêtue. En courte finale, il coupe les contacts magnétos et ferme le robinet d’essence. Il utilise les plein volets. En fin de roulement, le train principal gauche cède. L’avion pivote sur la gauche.
2 - Renseignements complémentaires
2.1 Témoignage de l’instructeur
Le jour de l’accident, l’instructeur, titulaire d’une licence CPL depuis 1982, totalisait 4 600 heures de vol dont 21 dans les trois mois précédents sur cet avion. Il indique que le briefing avant vol avait porté sur les exercices de panne. Il avait présenté à l’élève-pilote les divers cas de pannes moteur.
Il ajoute que lorsque celui-ci a considéré qu’il était trop bas il lui a dit « qu’il ne fallait pas baisser les bras » et lui a annoncé qu’il reprenait les commandes. Il estime qu’il s’est obstiné alors qu’il s’agissait d’un exercice et pas d’une panne réelle.
Après l’atterrissage dur, il a interrompu le premier atterrissage de précaution car il a vu que le train principal gauche ne tiendrait pas. Il a alors redécollé et s’est préparé à un atterrissage de précaution sur la piste non-revêtue. Il a laissé passer un avion dans le circuit car il envisageait que la piste risquait d’être fermée après son atterrissage.
En courte finale, il a préparé l’avion comme pour un atterrissage forcé.
2.2 Conditions météorologiques
Vent faible du 350° pour 5 kt, CAVOK.
3 - Enseignements et conclusion
Lors de l’atterrissage, l’instructeur a manifesté une forte volonté de terminer l’exercice. L’énergie dont disposait l’avion au moment où il a repris les commandes ne lui a pas permis d’éviter un décrochage. Le contact avec le sol a été dur ce qui a endommagé le train principal gauche.
Son analyse de la situation l’a conduit à choisir une configuration ainsi qu’une aire d’atterrissage qui lui ont permis de limiter les conséquences de son atterrissage d’urgence.
L’excès de confiance, même temporaire, peut conduire à des situations qu’un pilote entraîné peut ne pas être à même de contrôler.