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Accident du Jonker JS1 immatriculé ZS-GEO survenu le 25/05/2021 à Château-Arnoux Saint-Auban (04)

Rebonds lors de l'atterrissage, cheval de bois

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Rapport d'Enquête cat.3 : rapport sur un événement aux conséquences limités, élaboré à partir d'un ou de plusieurs témoignages n'ayant pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

1 - DÉROULEMENT DU VOL

Le pilote décolle en remorqué du champ d’aviation de Château-Arnoux-Saint-Auban vers 13 h 50 pour un vol local.
Après un peu plus de quatre heures de vol, il réalise une prise de terrain pour atterrir selon un axe orienté au 020. Lors de la branche vent arrière, il sort les volets en position L
[1] et le train d’atterrissage.

Une personne au sol indique à la radio un vent du 325° pour 15 kt[2]. Durant l’approche finale et l’atterrissage, la vitesse du planeur est de 120 km/h. Lors de l’atterrissage, le planeur touche durement le sol et rebondit deux fois. Au second rebond, le pilote perd le contrôle du planeur. Ce dernier part en lacet et en roulis par la gauche, effectue un cheval de bois puis s’immobilise en direction du sud-ouest.
Le planeur présente une rupture au niveau de la partie arrière du fuselage, ainsi que des dommages sur les roulettes à l’extrémité des ailes.

2 - RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
2.1 Renseignements sur l’aérodrome

L’aérodrome de Château-Arnoux-Saint-Auban est un champ d’aviation non-contrôlé. L’aérodrome offre une distance d’environ 1 200 m pour atterrir sur l’axe principal orienté au 022.

2.2 Renseignements sur le planeur

D’après le manuel de vol, les volets peuvent être placés sur six positions différentes : 1, 2, 3, 4, 5 et L.
Le circuit d’aérodrome s’effectue avec les volets en position 3 à 5 (+5° à +16,7°). Pour un atterrissage court, les volets peuvent être placés en position L (+20°) lors de l’approche finale.

En cas de vent de travers modéré, les volets doivent être placés en position 4. Le manuel de vol ne précise pas de plage de vitesse de vent de travers dans laquelle cette configuration doit être adoptée.
En cas de vent de travers fort, supérieur à 14 kt, les volets doivent être placés en position 3.

2.3 Renseignements sur le pilote

Le pilote, âgé de 64 ans, est titulaire d’une licence de pilote de planeur obtenue en 1987. À la date de l’accident, son expérience en planeur était de 1 440 heures de vol, dont trois dans les 90 derniers jours.
Il est aussi titulaire d’une licence de pilote privé avion PPL(A) avec une expérience de 125 heures de vol.

2.4 Témoignage du pilote

Le pilote explique qu’il n’avait pas volé sur ce type de planeur depuis deux ans. Il précise qu’il a sorti les volets en position L dès la branche vent arrière car il voulait diminuer sa charge de travail lors de l’approche finale. Il ajoute que cette position des volets a pu être à l’origine d’une diminution de l’efficacité des ailerons et que cela a pu contribuer à la perte de contrôle.
Il ajoute qu’un autre facteur contributif serait le choix d’un axe d’atterrissage qui n’était pas dans l’axe du vent, alors que sur cet aérodrome les pilotes de planeurs basés, comme c’est le cas de ce pilote, peuvent adapter leur axe d’atterrissage pour atterrir préférentiellement face au vent.

Le pilote explique qu’il effectue habituellement entre 80 et 100 heures de vol par an, mais que les restrictions liées à la COVID-19 ne lui ont pas permis de s’entraîner autant pendant l’année de l’accident. A posteriori, le pilote estime qu’il aurait été bénéfique de faire un tour de piste avec le planeur, voire d’effectuer un vol en double commande sur un autre type de planeur, avant d’entreprendre un vol local.

 


[1] Voir § 2.1 Renseignements sur le planeur.

[2] Cela correspond à une composante de vent de travers d’environ 12 kt lors de l’approche finale.