Accident du Pilatus PC6 immatriculé F-GFFD survenu le 30/03/2019 à Nancy-Azelot (54)
Atterrissage avant le seuil de piste, collision avec un talus, arrachement du train principal
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - Déroulement du vol
Le pilote prévoit trois vols de largage de parachutistes dans la matinée du jour de l’accident. Lors de la première rotation, il embarque sept parachutistes et un passager. Le passager est assis sur le siège à droite du pilote. Après le largage, le pilote se présente en finale pour la piste 24 non revêtue. Environ 10 m avant le seuil, l’avion heurte un talus de 60 cm de hauteur. Lors de l’atterrissage sur la piste, le train principal se désolidarise et l’avion termine sa course sur le fuselage. Après l’immobilisation de l’avion, le pilote effectue les actions d’arrêt du moteur et évacue l’avion avec le passager.
2 - Renseignements complémentaires
2.1 Renseignements sur le pilote et témoignage
Le pilote est titulaire :
- d’une licence PPL(A) avec les qualifications de classe monomoteur à pistons (SEP terrestre) et monomoteur à turbine PC6 (SET) ;
- d’une licence CPL(H) ;
- de qualifications d’instructeur FI(H) et TRI(H) ;
- d’une licence de pilote d’ULM.
Il a été formé au largage de parachutistes en 2013. Le jour de l’accident, son expérience était d’environ 800 heures sur avion, dont six dans les trois derniers mois (principalement sur monomoteur à pistons), incluant 35 min sur PC6.
Le pilote indique qu’il avait l’habitude d’atterrir sur la piste 24. Il a choisi un point d’aboutissement à environ 20 m après le seuil de piste et a procédé « comme d’habitude » à l’atterrissage. Il estime qu’à faible hauteur, en approche finale, il est difficile de faire la différence entre l’herbe du talus et l’herbe de la piste. Selon lui, le jour de l’accident, il a mal apprécié l’environnement aux abords du seuil 24.
Le pilote ajoute qu’il n’a pas eu l’impression d’avoir endommagé l’avion lors de la collision avec le talus.
2.2 Renseignements sur le passager et témoignage
Le passager, titulaire d’une licence PPL(A) avec la qualification de classe monomoteur à pistons, totalisait environ 300 heures de vol. Il indique n’avoir aucune expérience sur avions équipés d’un moteur à turbine, y compris en tant que passager.
Il explique qu’il devait passer la journée au club pour s’imprégner d’une journée type d’un pilote largueur, afin d’envisager de devenir pilote pour le club et de passer la qualification de classe monomoteur à turbine PC6. Il indique que lors de l’approche finale, il regardait à l’extérieur pour voir où récupérer les parachutistes.
2.3 Renseignements sur l’aérodrome
La piste non-revêtue 24 a pour dimensions 628 m x 60 m. Un talus d’une hauteur maximum de 60 cm se situe à 10,8 m avant le seuil de piste. Il est recouvert d’herbe.
La trouée d’atterrissage de cette piste, définie par le plan de servitude aéronautique de l’aérodrome, est un plan à 5 % sur une longueur de 1 600 m depuis le seuil de piste.
La « cible para » se situe moins de 350 m après le seuil de piste 24, à droite de celle-ci.
2.4 Renseignements sur le site de l’accident
Des traces du train principal de l’avion, d’environ 30 cm à gauche et 20 cm à droite, sont présentes sur le talus. Les premiers impacts sur la piste sont situés à une vingtaine de mètres après le seuil de piste. La cellule est immobilisée à une soixantaine de mètres après le seuil de piste. Le train d’atterrissage principal est dispersé entre les premiers impacts et la position de la cellule.