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Accident du Piper PA24 immatriculé F-BMSY survenu le 22/03/2022 à Figari (2A)

Atterrissage train rentré

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

1. Déroulement du vol

Le pilote, accompagné de trois passagers, décolle à 14 h 40 de l’aérodrome Ajaccio‑Napoléon‑Bonaparte (2A) à destination de l’aérodrome Figari-Sud-Corse.

À l’arrivée, il contacte le contrôleur tour puis s’intègre en longue finale pour la piste 05[1].

Sur la fréquence de l’aérodrome, il entend qu’un Cessna 152 effectue des tours de piste en 05.

Alors que le pilote du PA24 configure l’avion pour l’atterrissage, le pilote du Cessna 152 s’annonce en vent arrière. Ce dernier, numéro 1 pour l’atterrissage, précise ne pas avoir visuel sur le PA24 qui est alors numéro 2 en longue finale. Le pilote du PA24, qui n’a également pas visuel sur le Cessna 152, invite son passager assis en place avant droit, lui aussi pilote, à rechercher le contact visuel, ce qui sera obtenu quelques instants plus tard.

Lors de son arrondi, le pilote du PA24 entend quelqu’un s’exclamer « le train » sur la fréquence. Presque au même moment, l’avion entre en contact avec le sol, train rentré. L’avion glisse sur une centaine de mètres et finit par s’immobiliser sur la piste.

2. Renseignements complémentaires

Le pilote, âgé de 50 ans, titulaire d’une licence PPL(A) et d’une qualification d’instructeur avion, totalisait 2 823 heures de vol sur avion, dont 12 sur PA24. Dans les trois mois précédant l’accident, il totalisait 22 heures de vol sur avion, dont 2 sur PA24. Le jour de l’événement, il avait déjà réalisé deux vols sur le F-BMSY, pour un total d’une heure de vol, six décollages et six atterrissages, incluant une rentrée puis une sortie du train d’atterrissage entre chaque décollage et atterrissage.

Il disposait de la variante « train rentrant » et totalisait 150 heures de vol sur avion à train rentrant.

Il indique que les conditions météorologiques étaient CAVOK.

Lors du vol, il a détaillé les techniques de pilotage particulières à l’avion au passager assis en place avant droit. En outre, il lui a fait des annonces de vive voix lorsqu’il a sorti le train d’atterrissage et les volets.

Il est certain d’avoir commandé la sortie du train d’atterrissage avec le sélecteur associé du tableau de bord.

Il estime que son erreur vient du fait qu’il n’a pas vérifié l’état du témoin lumineux de « train sorti et verrouillé », son attention ayant été déportée sur le Cessna 152. En outre, il ne consultait la checklist présente à bord que pour les pré-affichages moteurs.

Il indique qu’il n’a pas entendu l’alarme sonore de non-sortie du train d’atterrissage, y compris lors de l’arrondi.

Il précise que c’est un gendarme en véhicule sur l’aérodrome qui s’est exclamé « le train » sur la fréquence, ayant remarqué que le train n’était pas sorti.

Il mentionne que les roues dans les cages de train étaient très légèrement sorties lorsqu’il a évacué l’avion sur la piste.

Rétrospectivement, il rapporte que le problème de sortie du train d’atterrissage viendrait probablement du disjoncteur de moteur de train d’atterrissage qui aurait sauté.

Novembre 2022


[1] Piste revêtue de 2 480 sur 45 m. La distance utilisable à l’atterrissage (LDA) est de 2 420 m.