Accident du Piper PA28R immatriculé F-BRAE survenu le 15/04/2022 à Saint-Barthélémy (971)
Atterrissage dur, rupture du train, sortie de piste, heurt d'un panneau de signalisation
Note : Les informations suivantes sont principalement issues des témoignages et de vidéos de l’accident. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1. Déroulement du vol
En provenance de Pointe-à-Pitre, le pilote du PA28, accompagné de trois passagers, approche de l’aérodrome de Saint-Barthélémy. Les images d’une vidéo-surveillance montrent que l’avion est au‑dessus du plan de descente de la piste 10. Il passe le col avant de plonger vers la piste. Malgré l’arrondi, l’avion entre durement en contact avec le sol. Le train principal droit se rompt et l’avion sort de piste par la droite. Le reste du train cède avant que l’avion ne s’immobilise en heurtant un panneau de signalisation.
2. Renseignements complémentaires
2.1. Expérience et témoignage du pilote
Le pilote, âgé de 68 ans et titulaire d’une licence de pilote privé avion (PPL (A)). Le jour de l’accident, il totalisait 2 723 heures de vol. Dans les trois derniers mois, il avait volé 23 h 37 dont 23 h 10 sur PA28. Il est président de l’aéroclub.
L'aérodrome de Saint-Barthélemy est réservé aux aéronefs dont les pilotes satisfont une aptitude reconnue par un instructeur. L’aptitude est maintenue par l'utilisation de l'aérodrome comme pilote aux commandes au cours des six derniers mois. Le précédent vol du pilote à destination de Saint-Barthélemy a eu lieu le 16 décembre 2021, soit quatre mois avant l’accident. Son dernier vol sur cet aérodrome avec un instructeur date du 31 juillet 2021.
Le pilote considère que, bien que dans l’enveloppe de masse et centrage, l’avion était lourd au moment de l’atterrissage avec les quatre personnes à bord, les bagages et le plein de carburant pour effectuer l’aller-retour.
Il explique qu’il n’a pas fait de briefing avant le décollage, les passagers étant arrivés seulement 15 minutes avant le départ. Il indique avoir effectué le vol en partage de frais pour rendre service à des amis qui ne trouvaient pas de place sur les vols réguliers pour se rendre en vacances dans leur maison de Saint-Barthélemy.
Le pilote décrit son approche comme trop haute sur le plan de descente et effectuée à vitesse trop faible. Il précise avoir sorti les volets en configuration d’atterrissage et ne pas avoir entendu l’avertisseur de décrochage.
Il indique qu’une fois l’avion immobilisé, il n’a pas estimé utile d’effectuer les actions de sécurisation puisque que le bâtiment des pompiers était juste en face d’eux. Il ajoute qu’en cas de départ de feu il aurait fait évacuer l’avion et essayer d’éteindre l’incendie avec l’extincteur qu’il avait à bord.
Le pilote estime qu’il aurait dû faire une remise de gaz plutôt que de persévérer et atterrir.
2.2. Renseignements météorologiques
Selon les informations à la disposition de l’agent AFIS, le vent était du 60° pour 14 nœuds, il était stable et sans rafale.
Selon Météo-France la couverture nuageuse était très faible et aucune précipitation n’a été observée.
2.3. Renseignements sur la sécurisation de l’avion et l’évacuation des occupants
Selon les informations recueillies, les premiers témoins arrivés près de l’avion ont observé que le pilote et les passagers semblaient tétanisés et ne réagissaient pas.
Les pompiers, intervenus rapidement après l’accident, avant que les passagers n’évacuent l’avion, ont indiqué que les magnétos étaient coupés et que les passagers ont évacué par eux-mêmes plusieurs minutes après leur arrivée.
Après l’intervention des pompiers, un des mécaniciens présents sur l’aérodrome indique avoir vérifié puis coupé l’arrivée carburant encore positionnée sur le réservoir droit.
Novembre 2022