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Accident du Robin DR1050 Ambassadeur immatriculé F-BJJR survenu le 05/09/2020 sur l'AD Vinon (83)

Perte de contrôle lors du roulement après l'atterrissage, affaissement du train d’atterrissage principal

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

 

1 - Déroulement du vol

De retour d’un vol local d’environ une heure avec deux passagers, le pilote se présente à la verticale de l’aérodrome de Vinon et s’intègre dans le circuit d’aérodrome pour la piste 28 non revêtue[1].

Le pilote atterrit au niveau du seuil décalé puis laisse l’avion décélérer. Après 200 m de roulement, vers 70 km/h, l’avion dévie vers la droite. La déviation s’accentue jusqu’à atteindre 30° de dérive par rapport à l’axe de piste. Le pilote utilise le palonnier gauche, sans effet sur la trajectoire, puis actionne les freins à l’aide du levier de commande. Vers 60° de dérive, l’avion dérape et le pilote augmente le freinage. Le train d’atterrissage gauche s’affaisse suivi du droit. L’avion s’immobilise à environ 15 m à droite de l’axe de piste.

2 - Renseignements complémentaires

Le pilote, âgé de 49 ans, était titulaire d’une licence de pilote de ligne avion ATPL(A). Il était également titulaire d’une licence de pilote de planeur SPL et de la qualification d’instructeur FI(A).

Il totalisait environ 9 800 heures de vol sur avion dont environ 1 900 sur avion léger et environ 4 000 sur planeur. Il avait accumulé 11 heures de vol sur avion léger, dont environ 6 en double commande dans les quatre mois précédents[2] et 3 heures et 8 atterrissages avec le F-BJJR dans la semaine précédente.

Le pilote explique qu’il a réalisé un atterrissage trois points à environ 110 km/h avec les aérofreins sortis, conformément au manuel de vol de cet avion à train classique. Le vent était très calme.

Le pilote indique que la piste est irrégulière et qu’elle présente quelques bosses. Le jour de l’accident, l’herbe était très sèche, voire quasi-inexistante. Selon lui, c’est peut-être une bosse sur la piste qui a déstabilisé l’avion lors du roulement. C’est probablement son action sur les freins qui a mené à l’affaissement du train d’atterrissage principal, lors du dérapage.

Le pilote explique que le DR1050 est délicat lors du roulement à l’atterrissage, car en deçà d’une vitesse de l’ordre de 60 km/h, l’efficacité de la gouverne de direction diminue fortement. La roulette de queue présente une certaine latence lors des actions sur les palonniers.

Note : la base de données du BEA compte huit accidents avec ce modèle d’avion au roulement à l’atterrissage survenus entre 2014 et 2018, en France et au Royaume-Uni.

 


[1] Piste en herbe 1 054 m x 170 m, LDA 879 m.

[2] Le pilote a repris une activité en avion léger en mai 2020.