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Accident du Robin DR400-140B immatriculé F-GTPJ survenu le 06/05/2019 à Laval-Entrammes (53)

Endommagement du carénage de roue, blocage des roues lors de l’atterrissage

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

 

1 - Déroulement du vol

Le pilote décolle vers 15 h 55 de la piste 32 de l’aérodrome Laval-Entrammes, effectue trois circuits d’aérodrome puis part à destination de Bagnoles de l’Orne (61) où il souhaite voir un avion.

Arrivé à proximité de l’aérodrome privé La Rogerie (53), où son aéroclub est basé[1], le pilote effectue une verticale à 2500 ft. Il observe l’état de la piste en herbe et remarque notamment la différence de hauteur d’herbe aux différents endroits de la piste. Il poursuit son vol et atterrit à Bagnoles de l’Orne où il reste une dizaine de minutes avant de repartir vers Laval.

Lors du vol retour, il souhaite effectuer un posé-décollé à La Rogerie en piste 27[2]. Jugeant le toucher des roues tardif, à environ 100 m du seuil de piste, et conscient de la présence d’une ligne électrique située dans l’axe de la piste 27, il décide de poursuivre l’atterrissage et roule jusqu’au bout de piste. Le pilote indique avoir atterri au centre de la piste et roulé selon une trajectoire rectiligne. Il effectue un demi-tour et remonte la piste avec une puissance relativement importante pour pallier l’ascendance de la piste. Arrivé au seuil de piste 27, il effectue un nouveau demi-tour puis redécolle.

Le pilote atterrit à 17 h 15 à Laval-Entrammes. Lors du toucher des roues, la roue droite du train d’atterrissage se bloque et l’avion freine brutalement en s’orientant vers la droite. Malgré une tentative de redressement à l’aide du palonnier, l’avion s’immobilise sur la piste avec un angle de 90° par rapport à celle-ci.

Le pilote constate que le carénage de la roue droite est cassé, sa partie inférieure étant bloquée sous la roue. Avec l’aide de témoins à proximité, il repousse l’avion d’environ 30 cm afin de libérer le carénage. Il remet ensuite le moteur en route et se rend à la pompe à essence. Il est rejoint par les membres de l’aéroclub. Ils constatent alors des dommages sur l’aile droite dont l’intrados est perforé par le carénage, et une déformation de la barre de commande des volets bloquée en position « plein volets ».

2 - Renseignements complémentaires

2.1 Renseignements sur le pilote

Le pilote, âgé de 85 ans et titulaire d’une licence de pilote privé depuis 2006, totalisait 333 heures de vol dont 109 heures en instruction. Il était habitué à voler sur DR400 et notamment sur le F-GTPJ.

2.2 Renseignements sur l’aérodrome La Rogerie

Le pilote indique que le jour de l’événement, la hauteur d’herbe sur la piste était de 10 à 15 cm sur une bande centrale d’environ 20 m de large et d’environ 60 à 70 cm sur le reste de la piste et ses à-côtés. Des petites mottes de terre étaient présentes sur la piste.

Il indique que le terrain est entretenu par un paysan qui avait prévu de faucher l’intégralité de la piste le lendemain du jour de l’événement.

2.3 Renseignements contenus dans le Compte-Rendu d’Événement de Sécurité Aviation Générale (CRESAG)

Les informations contenues dans le CRESAG transmis par l’aéroclub de Laval indiquent que l’avion aurait pu percuter un cône de balisage de bord de piste à La Rogerie. Ces informations s’appuient sur une observation de la piste et de son balisage par des représentants de l’aéroclub après l’événement.

3 - Enseignements et conclusion

L’enquête n’a pas permis de déterminer les causes exactes de l’accident. Il est possible que l’état de la piste en herbe de l’aérodrome La Rogerie, qui présentait des irrégularités liées notamment à la présence de mottes de terre, ait contribué à endommager le carénage de la roue droite lors de l’atterrissage ou du roulage à La Rogerie. Le carénage abîmé a pu se casser lors du toucher des roues à l’atterrissage final à Laval et se coincer sous la roue, entraînant le blocage de celle-ci puis un freinage brutal de l’avion avec une rotation vers la droite jusqu’à son immobilisation en travers de la piste.

 


[1] L’aéroclub du pilote basé à La Rogerie dispose d’un accord avec l’aéroclub de la Mayenne, basé à Laval, pour échanger leurs avions.

[2] 800 x 50 m