Accéder au contenu principal

Accident du Robin Aircraft - DR400-140B (DR401 155CDI EcoFlyer) immatriculé F-HVAN survenu le 22/06/2017 à Daix (21)

Arrêt du moteur lors de la montée initiale, atterrissage forcé dans un champ

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Rapport d'Enquête cat.2 : rapport de format simplifié, adapté aux circonstances de l'événement et aux enjeux de l'enquête.

Les trois personnes à bord de l’aéronef sont deux instructeurs de l’Aéroclub du Pays de Vannes et un membre de l’aéroclub également partenaire commercial de Robin Aircraft. Les vols depuis l’aérodrome de Dijon-Darois (21) doivent permettre de finaliser l’achat de l’avion avant le vol de convoyage vers l’aérodrome de Vannes-Meucon où est basé l’aéroclub.
Les deux pilotes, accompagnés du passager prenant place à l’arrière, embarquent à bord du DR401 en vue de se familiariser avec une motorisation diesel qu’ils connaissent peu et de valider les procédures et les paramètres de la check-list établie au préalable par le club sur la base du supplément au manuel de vol du constructeur.

Ils décident de faire plusieurs circuits d’aérodrome en piste 20 avec à chaque fois un atterrissage complet. À l’issue du premier tour de piste, les deux pilotes permutent leurs rôles : le pilote assis en place gauche devient commandant de bord et le pilote en place droite est en charge de lire et valider la checklist.
Lors du deuxième tour de piste, en début de la branche vent arrière, ils constatent une brève variation du régime moteur avant un retour à la valeur nominale. À l’issue de l’atterrissage, le pilote commandant de bord décide de faire un nouveau tour de piste. Lors du troisième décollage, vers 400 ft, le moteur s’arrête brutalement. Aucune alarme n’est émise. Le pilote en place droite, qui est plus expérimenté, reprend les commandes et indique qu’il va réaliser un atterrissage forcé dans un champ de cultures hautes à gauche de l’axe d’envol. Pendant ce temps, le pilote en place gauche essaie d’identifier l’origine de la panne.
Au moment du toucher des roues, le pilote estime qu’il ne parviendra pas à immobiliser l’avion avant une ligne d’arbres située à l’extrémité du champ. Il agit énergiquement sur le palonnier vers la droite pour tenter d’arrêter l’avion plus rapidement. Ce dernier part violemment en lacet vers la droite. Le passager qui avait débouclé sa ceinture est éjecté et traverse la vitre arrière gauche. L’avion s’immobilise environ 20 m plus loin. Les deux pilotes évacuent rapidement l’aéronef après l’avoir sécurisé et se portent au secours du passager.
Lors de l’assemblage de l’avion et du moteur, et plus particulièrement du câblage électrique, les branchements des lignes d’alimentation des deux voies du calculateur moteur (ECU A et B) n’ont pas été réalisés conformément aux dernières prescriptions du constructeur du moteur : le branchement réalisé a conduit à l’ajout d’un disjoncteur de 5 A en série sur la ligne d’alimentation de chaque voie.
En fonctionnement normal, l’intensité consommée par chacune des voies du calculateur moteur est comprise entre 5 et 7 A. Le seuil et la durée avant le déclenchement du disjoncteur dépendent de l’intensité du courant et de la température ambiante.
Le jour de l’accident, la température extérieure était élevée et ce seuil avait diminué. Il a été dépassé sur la ligne d’alimentation de l’ECU A à l’issue du deuxième décollage. En raison du branchement erroné, l’ECU A n’était plus alimenté ni par la batterie principale, ni par l’alternateur, ni par la batterie de secours et le voyant « FADEC A » du panneau d’alarme ne pouvait pas s’allumer.
L’ECU B a pris en charge la gestion du moteur et le changement de voie a généré une variation temporaire du régime moteur sans déclenchement d’alarme. Le pilote assurant la conduite du vol, le second pilote en place droite et le passager ont attribué cette variation à un phénomène aérologique et ont décidé de poursuivre le vol.
Lors du troisième décollage, au cours de la montée, l’alimentation de la deuxième voie du calculateur moteur (ECU B) s’est interrompue pour les mêmes raisons que pour la voie A et le moteur s’est arrêté.
Le pilote en place droite, plus expérimenté, a repris les commandes et a réalisé un atterrissage forcé dans un champ de cultures hautes.