Accident du Schleicher - ASK21 immatriculé F-CGCK survenu le 15/06/2019 à Beynes - Thivernal (78)
Atterrissage dur, en instruction
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage de l’instructeur et de l’élève-pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - Déroulement du vol
L’élève-pilote, assis en place avant, accompagné de l’instructeur en place arrière, décolle de l’aérodrome de Beynes - Thivernal vers 14 h 40 pour un vol local puis se dirige vers l’ouest. Compte tenu des conditions météorologiques favorables, ce vol a pour but de faire travailler la prise d’ascendance à l’élève.
Le planeur s’éloigne jusqu’à 15 km à l’ouest de l’aérodrome. Au bout de 45 minutes de vol, l’instructeur et l’élève décident de rentrer. L’élève se dirige vers l’aérodrome et effectue une prise de terrain pour la piste 30 par le nord. En vue de l’atterrissage, l’élève propose une VOA[1] de 105 km/h et l’instructeur valide cette vitesse.
Lors de l’étape de base, le plan et la vitesse sont corrects. L’élève débute le dernier virage vers l’approche finale pour la piste 30 sans tenir compte du vent du sud-ouest pour 15 kt. Le planeur se retrouve alors désaxé à droite de l’axe de piste. L’élève décide de réaliser une baïonnette. Lors de cette manœuvre, la vitesse décroît. L’instructeur signale à l’élève que la vitesse est trop faible. Ce dernier maintient un plan correct et une trajectoire convergente vers le point d’aboutissement, mais toujours avec une vitesse plus faible que la VOA.
Alors que le planeur est à environ 20 m de hauteur, la vitesse est de 80 km/h. L’instructeur indique à l’élève de faire attention à la vitesse. L’élève rentre les aérofreins et pousse sur le manche. Le planeur s’approche très rapidement du sol. L’instructeur essaye de contrer l’effort mais l’élève tient fermement le manche. L’instructeur n’a pas le temps de lui demander de lâcher les commandes avant le contact avec le sol. Le planeur touche le sol sans arrondi.
2 - Renseignements complémentaires
2.1 Renseignements sur l’élève-pilote
Au moment de l’accident, l’élève suivait une formation de pilote de planeur et totalisait 26 heures de vol. Il avait réalisé neuf vols avec cet instructeur avant le jour de l’accident.
L’élève indique qu’il a surestimé la hauteur et le temps nécessaire pour arriver jusqu’au sol. Il explique que, lorsque l’instructeur lui a demandé de faire attention à la vitesse en courte finale, il a rentré les aérofreins. Il a en même temps poussé sur le manche, pensant avoir assez de hauteur pour réaliser la manœuvre. Il n’a pas eu assez de temps pour arrondir.
2.2 Renseignements sur l’instructeur
Le jour de l’accident, l’instructeur, titulaire d’une licence de pilote de planeur et d’une qualification d’instructeur[2], totalisait 2 467 heures de vol sur planeur.
Il indique qu’après 45 minutes de vol, il a senti l’élève un peu fatigué et moins précis. L’instructeur et l’élève ont alors pris la décision de rentrer.
L’instructeur explique que la vitesse était faible en courte finale, mais suffisante pour poursuivre l’atterrissage.
[1] Vitesse optimale d’approche. C’est une vitesse calculée et qui doit être maintenue tout au long de l’approche afin d’effectuer un atterrissage en sécurité. Elle dépend de la vitesse de décrochage dans la configuration retenue pour l’atterrissage, de la vitesse du vent et de la vitesse des rafales.
[2] Il est également pilote d’avion remorqueur.