Accident du Socata - TB20 immatriculé F-GDNF survenu le 18/04/2019 à la Dominique [Enquête déléguée au BEA par les autorités de la Dominique]
Collision avec le relief par conditions météorologiques défavorables au vol à vue, en croisière
Lors de la préparation du vol, le pilote a pris connaissance des conditions météorologiques en se connectant sur le site Olivia. En raison d’une grève à Météo‑France, il n’a pas eu accès à l’ensemble des informations météorologiques et notamment des prévisions (messages TAF). Il n’a pas contacté le bureau Météo‑France de l’aéroport Martinique Aimé-Césaire. Le témoignage de l’un de ses collègues avec lequel il avait eu une discussion avant son départ semble indiquer qu’il avait conscience que les conditions météorologiques étaient plutôt défavorables au départ mais qu’elles s’amélioraient à destination.
Dès le début du vol, le pilote a été confronté à des conditions météorologiques défavorables et a modifié son altitude de vol pour faire face à cette situation. En arrivant à proximité de la côte sud-est de la Dominique, le pilote a évolué dans une atmosphère très instable avec une couverture nuageuse dense et de nombreuses averses. Les nuages convectifs noyés dans la masse de stratocumulus pouvaient sous averses avoir leur base à une altitude proche de 1 300 ft et leur sommet pouvaient dépasser les 13 000 ft.
D‘après la trajectoire radar, le pilote a alors viré à gauche en direction de la Dominique et du relief qu’il a ensuite survolé dans la zone où régnaient les conditions météorologiques les plus défavorables à l’heure de l’accident. Il n’a pas été possible d‘établir si le pilote évoluait dans la couche nuageuse ou s’il était à l’extérieur. Il est probable que le pilote ait été confronté à des entrées et sorties fréquentes des nuages, entraînant ainsi des pertes de références visuelles extérieures temporaires.
L’enquête n’a pas permis de déterminer pourquoi le pilote n’a pas viré vers la droite au-dessus de la mer, pour s’affranchir du danger représenté par le relief de l’île.
Les deux demandes de descente successives émises par le pilote semblent indiquer qu’il avait pris la décision de descendre vers la Dominique afin de retrouver ou de garder la vue du sol. Dans ces conditions météorologiques dégradées, les ressources du pilote ont probablement été accaparées par le contrôle de l’avion au détriment de la navigation. Ignorant sa position précise le pilote qui ne disposait pas de système GNSS, n’avait alors probablement pas conscience que sa trajectoire le menait vers le relief.
Les informations fournies par la trajectoire radar et la position de l’épave semblent indiquer que le vol était probablement contrôlé jusqu’à l’impact final.