Accident du Socata - TB20 immatriculé F-GKVZ survenu le 17/11/2018 à Pleslin-Trigavou (22)
Collision avec la végétation puis la surface de l'eau, lors d’une approche de non précision, sans référence visuelle extérieure
Les occupants de l’aéronef entreprennent un vol au départ de Laval, où l’avion est basé, à destination de Dinard, sans objectif impérieux d’y arriver ni contrainte horaire particulière. Ils se connaissent depuis plusieurs années et volent régulièrement ensemble.
Les conditions météorologiques sur la Bretagne sont en phase d’amélioration après une matinée couverte, notamment à Laval qui est accessible. Une couche nuageuse persiste toutefois sur le secteur de Dinard.
Le copropriétaire en place droite assure les communications téléphoniques pendant toute la durée du vol. Du fait de son placement dans l’avion, il est probable que le copropriétaire en place gauche est aux commandes une large partie du vol.
Lors du contact avec l’approche de Rennes, le contrôleur donne une clairance pour une approche RNAV 35. Le pilote en place droite collationne correctement sans demander d’alternative à cette procédure, bien qu’aucun des deux pilotes ne soit formé pour ce type d’opération. L’enquête n’a pas permis de confirmer qu’ils suivaient effectivement l’approche GNSS et non l’approche VOR.
Lorsque le pilote débute sa descente en finale, l’avion dérive vers la gauche de l’axe, peut-être sous l’action du vent ou en raison d’une dérive de cap liée à la position du sélecteur de mode du gyro directionnel. L’avion est alors haut sur le plan de descente.
Environ deux minutes plus tard, alors qu’il est à une hauteur de 1 500 ft environ, l’avion pénètre dans la couche nuageuse. Le pilote semble en train de corriger les écarts sur l’axe et le plan. L’avion est alors proche de la trajectoire publiée. Dans le même temps, le contrôleur donne la clairance d’atterrissage.
L’enquête n’a pas permis de déterminer précisément les faits qui se déroulent entre cet instant et celui où l’aéronef heurte la cime des arbres.
Lorsque l’avion sort de la couche nuageuse, la hauteur disponible ne permet pas d’éviter la collision avec les arbres.
Il n’a pas pu être établi avec certitude qui pilotait l’avion durant cette phase de vol. Dans l’hypothèse où le copropriétaire en place gauche était aux commandes, l’absence de qualification IFR n’offrait pas les garanties nécessaires au bon suivi de l’approche sans référence extérieure. Dans l’hypothèse où le copropriétaire en place droite était aux commandes, sa faible expérience récente, en particulier en vol sans référence extérieure, ainsi que son placement dans l’avion, rendaient difficile la poursuite d’une approche stabilisée. De plus n’étant pas formé aux approches utilisant la source RNAV/GNSS, la réalisation d’une telle procédure a pu augmenter considérablement sa charge de travail.
L’enquête n’a pas permis d’expliquer la position du sélecteur FREE/SLAVE.