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Accident du Piper PA23 "Aztec" immatriculé N539EG survenu le 22/02/2016 à Saint-François (971)

Décollage avec un réglage du compensateur de profondeur inadapté, tendance de l'avion à piquer, impossibilité de maintenir l'altitude après décollage, collision avec la surface de l'eau

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Rapport d'Enquête cat.2 : rapport de format simplifié, adapté aux circonstances de l'événement et aux enjeux de l'enquête.

Le pilote a été sollicité afin de convoyer le Piper PA23 immatriculé N539EG le jour-même depuis l’aérodrome de Saint-François vers sa base de Pointe-à-Pitre après des opérations de maintenance. L’avion devait être utilisé peu après son arrivée pour un vol programmé pour le compte propre de l’entreprise qui l’exploitait.
Le mécanicien a résumé au pilote les opérations de maintenance réalisées, a effectué les actions de mise en route et les essais moteurs avec le pilote, puis est descendu moteurs tournants.
Le pilote, soucieux de convoyer l’avion à temps vers sa base et de libérer rapidement le taxiway de l’aérodrome, a débuté rapidement le décollage sans prendre le temps de vérifier l’indicateur de position du compensateur de profondeur situé au plafond ni de sortir la check-list du manuel de vol qui était posée sur le siège passager. Le compensateur de profondeur se trouvait probablement dans une position à piquer lors du décollage.
Si le pilote a pu initialement surpasser le moment à piquer dû à la position du compensateur de profondeur lors du décollage, les efforts au manche pour maintenir une assiette positive ont rapidement augmenté du fait de l’augmentation de la vitesse. Le pilote a dû garder les deux mains sur le manche pour contrer les efforts et n’a ainsi pas pu réduire la puissance des moteurs.
Après la rentrée des volets, le pilote n’a plus été en mesure d’exercer les efforts au manche permettant d’éviter que l’avion ne descende. Il a cherché à utiliser la commande électrique du compensateur de profondeur située sur le manche puis la commande manuelle en partie basse du tableau de bord sans la trouver. Le non-fonctionnement de la commande électrique du compensateur de profondeur n’avait pas été signalé au pilote avant son départ.
La vitesse augmentant, les efforts aux commandes sont devenus de plus en plus importants et le pilote n’a pu éviter la descente puis la collision avec la surface de l’eau à une vitesse d’environ 180 kt.
La dislocation de l’habitacle de l’avion et l’éjection du siège du pilote vers l’avant lors de l’impact avec la mer à grande vitesse ont fortuitement évité au pilote des blessures plus graves voire mortelles.