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Accident survenu au Robin DR400 immatriculé F-GORQ le 29/07/2023 près de Lognes (77)

Collision avec un oiseau, atterrissage de précaution

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

1. Déroulement du vol

Le pilote décolle à 13 h 10 (Sauf précision contraire, les heures figurant dans ce rapport sont exprimées en heure locale) de la piste 26 revêtue (Piste 700 m x 20.) de l’aérodrome de Lognes pour un vol local de découverte dans le but d’une initiation au pilotage au sud-est de l’aérodrome. Pendant le trajet retour, après plusieurs évolutions entre 2 000 ft et 2 500 ft, le pilote s’établit en vol stable et rectiligne à 1 500ft pour retourner à Lognes et aperçoit deux oiseaux se rapprocher sur la droite de l’avion. Il vire à gauche, mais un des oiseaux percute le bord d’attaque de l’aile droite.

Après l’impact, le pilote réduit la vitesse de l’avion de 190km/h vers une vitesse comprise entre 150 et 165 km/h. Il constate que l’aile droite est endommagée, mais il décide de poursuivre son vol vers l’aérodrome de Lognes situé à environ quatre minutes de vol. Il indique régulièrement à la fréquence qu’il a subi une collision aviaire et demande la priorité sur les autres avions (deux autres avions sont sur la fréquence, au sol). Lors de la finale, après une intégration semi-directe main gauche, le pilote configure l’avion pour l’atterrissage puis atterrit sans problème de manœuvrabilité à 13 h 42 sur la piste 26 non revêtue (Piste 1 100 m x 100, LDA 920m.

2. Renseignements complémentaires:

2.1 Dommages sur l'avion

L’oiseau a heurté la partie extrados du bord d’attaque de l’aile droite, au niveau de la nervure n°8. Son corps est entré à l’intérieur de la structure de l’aile, perforant le contreplaqué et la toile, sur une vingtaine de centimètres dans le sens longitudinal, et quelques centimètres de large. Des éclats de peinture laissant voir la toile sont visibles à quelques centimètres de part et d’autre du trou créé par le corps de l’oiseau, très probablement consécutifs à l’impact de ses ailes sur le revêtement de l’avion. Les dégâts semblent être limités à une petite surface de contreplaqué et de toile car les éléments internes à l’aile, notamment la nervure n°8 ainsi que le caisson de longeron au droit de l’impact, ne présentent visuellement pas de dommages, tout comme le reste du revêtement autour du point d’entrée du volatile.

Figure 1 : dommages causés à l’aile (Source : BEA)

Le volatile heurté était un rapace de 40 cm de haut pesant environ 700 g.

2.2 Renseignements complémentaires: témoignage du pilote

Le pilote est instructeur depuis le 6 juillet 2023. Il totalisait 314 heures de vol dont 148 sur DR400. Il réalisait son 3ème vol de la journée et la météo du jour était compatible avec le vol à vue.

Il précise qu’il était en vol de découverte avec une personne de 15 ans « à l’aise et en confiance dans l’avion ». À la suite de l’impact, le pilote a envisagé de faire un atterrissage d’urgence dans un champ se rappelant des risques de gonflement de la toile à cause de la déchirure du revêtement de l’aile (Accident survenu au Robin DR400 immatriculé F-GNNE le 18/04/2021 à Saint-Pathus). Cependant, après quelques manœuvres, il a estimé que l’avion restait maniable et a décidé de rejoindre l’aérodrome. Il ajoute que le passager est resté calme à la suite de la collision aviaire et n’a pas perturbé la fin du vol. Le pilote précise qu’il a ressenti une traînée supplémentaire et une dissymétrie en vol qu’il a pu corriger. Il a choisi d’atterrir sur la piste en herbe car elle est plus large et longue que la piste revêtue.

Le pilote indique que le péril aviaire est récurrent et connu de tous sur l’aérodrome de Lognes (message quotidien de l’ATIS), mais qu’il est plus rare de rencontrer des oiseaux en croisière.

Octobre 2023