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Accident survenu au Robinson R44 immatriculé F-HLOU le 31/10/23 à Salazie

Perte de contrôle en vol, collision avec le relief

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Après un premier vol local au-dessus de l’île de La Réunion, le pilote a procédé à l’avitaillement de l’hélicoptère à partir d’un fût de carburant qu’il venait d’ouvrir. La pompe Japy utilisée pour l’avitaillement ne comportait pas de détecteur d’eau et le pilote n’a pas effectué les purges de réservoir après l’avitaillement pour vérifier l’absence d’eau dans le carburant.

Au moment du décollage pour le second vol, les conditions météorologiques étaient compatibles avec un vol VFR. Un régime de brise de pente commençait toutefois à s’établir sur la zone de Salazie avec des turbulences faibles à modérées en raison d’un relief accidenté.

Le pilote a pris de l’altitude pour franchir le col des Bœufs (6 420 ft) puis a traversé, en descendant, d’ouest en est le cirque de Salazie pour rejoindre les cascades « Voile de la mariée ». Il a ensuite cheminé, vers le nord, à une altitude estimée entre 3 000 ft et 3 600 ft, le long du relief, sous la ligne de crête, en direction du col (altitude 2 418 ft) qui permettait de rejoindre la gorge « Bras de Caverne » et d’accéder au « Trou de Fer ». À l’approche du col, il a annoncé à la radio « Turbulences Turbulences ». L’enquête n’a pas permis de déterminer si le pilote a effectivement été confronté à des turbulences liées à l’aérologie locale.

Quelques secondes plus tard, soit après environ 15 minutes de vol, le pilote a émis deux messages « PAN PAN », chacun accompagné de l’alarme bas régime rotor « LOW NR » signalant un régime rotor faible.

L’examen de l’épave sur le site de l’accident et les examens détaillés réalisés par la suite ont permis d’établir que le moteur ne délivrait pas ou peu de puissance avant la collision avec la végétation bien qu’aucune anomalie mécanique n’ait pu être constatée lors des examens.
Les résultats des analyses du carburant utilisé lors du vol peuvent expliquer que les turbulences perçues et la défaillance signalée par le pilote soient liées à une ingestion d’eau ou de carburant contaminé – liée à l’absence de purge après avitaillement – ayant entraîné une perte de puissance moteur, voire un arrêt en vol.
Il n’a pas été possible de déterminer si le pilote a émis ces messages « PAN PAN » en raison du déclenchement de l’alarme « LOW NR » ou d’une anomalie de fonctionnement du moteur.

La diminution de la vitesse de rotation du rotor principal et la chute brutale de l’hélicoptère décrites par les témoins suggèrent que le pilote n’a pas appliqué immédiatement les actions de pilotage nécessaires pour engager une autorotation (action immédiate en butée vers le bas de la commande de pas collectif associée à une action vers l’arrière sur la commande du cyclique) afin de maintenir ou rétablir le régime rotor dans la plage normale de fonctionnement. Le régime de rotation du rotor principal a alors diminué jusqu’à la perte de portance, ce qui a entraîné la chute brutale de l’hélicoptère jusqu’à la collision avec le sol.