Arrêt moteur en étape de base, décrochage dissymétrique, atterrissage en campagne, collision avec un obstacle, en instruction

CIRCONSTANCES

L'élève et son instructeur effectuent des circuits d'aérodrome en piste 36L non revêtue de l'aérodrome de Nîmes Courbessac.

Pendant l'étape de base du neuvième circuit d'aérodrome, après quarante minutes de vol, l'instructeur estime que l'élève est haut sur le plan avec une vitesse élevée. Lui ayant fait plusieurs fois oralement la remarque et sans correction de sa part, il positionne brutalement la manette de puissance sur la position « ralenti » et cabre l'ULM de façon à diminuer la vitesse. Lors de la réduction de puissance, le moteur s'arrête.

L'instructeur ne se préoccupe pas immédiatement de l'arrêt du moteur car il a confiance dans son redémarrage et laisse l'élève poursuivre l'approche en indiquant qu'ils font un exercice de panne moteur. L'instructeur indique qu'il estime qu'ils peuvent à cet instant rejoindre la piste sans l'aide du moteur. Lors de la gestion de la panne, l'élève ne corrige pas assez la dérive due au vent ; ils ne sont alors plus en mesure de rejoindre la piste moteur arrêté. L'instructeur reprend les commandes puis tente à plusieurs reprises de redémarrer le moteur, sans succès. Lors de la recherche d'une aire propice à l'atterrissage, il positionne les volets sur le deuxième cran et incline assez fortement l'ULM vers la droite. Ce dernier décroche de façon dissymétrique. L'instructeur pousse sur les commandes et parvient à récupérer le contrôle de l'ULM. Il atterrit 150 m environ avant le seuil de la piste 36L, dans une zone de dépôt de matériel. Lors du roulement, l'aile droite heurte un bâtiment.

L'instructeur totalisait environ 700 heures de vol depuis 2005 dont 500 heures sur type et 60 heures dans les 3 derniers mois, toutes sur type. Il est titulaire d'une qualification instructeur multiaxe depuis avril 2010.

L'élève était titulaire d'un brevet d'ULM avec la qualification « paramoteur ». Il totalisait 20 heures de vol sur ULM multiaxe.

Les conditions météorologiques étaient les suivantes : vent du 020° entre 8 et 15 kt, CAVOK, température 27 °C, température du point de rosée 11 °C.

CONCLUSION

L'accident est dû à la décision de l'instructeur de réaliser un exercice alors qu'il est confronté à un arrêt du moteur dont il ne connaît pas la cause.

L'excès de confiance de l'instructeur dans la capacité du moteur à redémarrer a contribué à l'accident.

Probablement occupé à redémarrer le moteur et ayant laissé la vitesse trop diminuer, il a momentanément perdu le contrôle de l'ULM. L'ayant récupéré à faible hauteur, il n'a pu empêcher la collision avec un obstacle.