Atterrissage avant le seuil de piste, rupture du train principal, en instruction
Atterrissage avant le seuil de piste, rupture du train principal, en instruction
Vol d'instruction AD Luchon (65) - AS Cires (65).
L'instructeur organise le 24 novembre 2009 un briefing d'une durée de trois heures sur les spécificités du vol en montagne ainsi que sur les particularités liées au vent du sud en altitude au-dessus des Pyrénées. Le lendemain matin, l'étude des conditions météorologiques aboutit à l'organisation des itinéraires de la journée. Deux vols sont réalisés le matin au cours desquels les occupants de l'avion rencontrent des turbulences sévères.
En début d'après-midi, l'avion décolle de Bagnères-de-Luchon en piste 01 et rejoint l'altisurface au bout de dix minutes d'un vol plus calme que le matin. Le pilote annonce à l'instructeur son estimation de vent ainsi que la vitesse, la puissance et la configuration prévue en finale. Une première reconnaissance de la piste se fait à une hauteur d'environ 150 mètres et une deuxième à une vingtaine de mètres. L'instructeur estime que le vent souffle de l'est-sud-est avec une force de 10 à 12 kt et accepte les paramètres annoncés par le pilote.
L'instructeur indique que très peu de turbulences apparaissent en finale. Considérant que l'avion est trop rapide, il demande au pilote de corriger pour atteindre la vitesse de 45 kt prévue. Pour cela, le pilote tire la commande de puissance qui atteint une position proche du ralenti. A la fin de la finale, l'instructeur dit au pilote : « On arrondit, … puissance ! » L'avion touche durement le sol en pente montante, quelques mètres avant le début de la piste. Les contre-fiches du train d'atterrissage se rompent. L'avion glisse, fait un « cheval de bois » et s'immobilise après une trentaine de mètres de course. Le fuselage et l'hélice sont aussi endommagés.
Le pilote, qui pratique la marche à pied en haute montagne, précise qu'il n'a ressenti aucune défaillance. Il a bien compris la directive de son instructeur mais il ne sait pas pourquoi il n'a pas réagi convenablement. L'instructeur explique qu'il surestimait les capacités du pilote et qu'il ne s'était pas mentalement préparé à agir sur les commandes au moment de l'arrondi. Il ajoute qu'il volait très rarement en double commande avec ce pilote.
L'avion ne dispose pas d'anémomètre ni de compte-tours en place arrière. L'instructeur surveille les instruments en regardant par dessus l'épaule du pilote en place avant.