Atterrissage dur, en instruction
Atterrissage dur, en instruction
Vol d'instruction de formation d'instructeur Salon de Provence - Salon Eyguières.
Après quarante minutes de vol et quatre posés décollés sur la piste 34 non revêtue, l'instructeur du SEFA en place droite envisage d'effectuer une démonstration à l'élève d'une panne moteur après décollage. Après l'atterrissage, comme convenu, il reprend les commandes, repositionne les volets sur 10° et applique la puissance de décollage. A 280 pieds et 85 kt, il réduit la puissance, diminue l'assiette puis arrondit pour diminuer la vitesse verticale. L'avion continue de descendre et touche durement la piste symétriquement sur le train principal. L'instructeur remet les gaz et l'avion re-décolle. L'instructeur constate que l'avion commence à partir en dérapage à gauche. Il atterrit droit devant sur la piste et s'arrête cent mètres avant l'extrémité. L'aile gauche est tordue à l'emplanture et son calage est diminué. Le train est fléchi vers l'arrière de vingt degrés environ et le volet gauche est endommagé. Vent estimé par l'instructeur : 320°, 15 à 18 kt.
L'avion appartient au SEFA et est loué à l'Armée de l'Air.
L'instructeur, instructeur au SEFA, est détaché depuis un an environ à l'Ecole de l'Air de Salons de Provence pour permettre aux instructeurs militaires de se familiariser avec le TB 10. Il ne se sent pas fatigué. Il précise qu'il utilise toutes les semaines l'aérodrome d'Aiguyères sauf quand le mistral est supérieur à 25 kt à cause des turbulences. Il s'était étonné avec son élève d'être en atmosphère laminaire. Trois quarts d'heure avant, l'instructeur du club s'est fait surprendre par du cisaillement de vent en approche sur la même piste. Les phénomènes de cisaillement sur cet aérodorme peuvent s'expliquer par la présence, à quatre kilomètres, du point culminant de la chaine des Alpilles à 1 617 pieds.
l'examen technique a révèlé la conjonction de 3 éléments :
- un atterrissage « ferme » (mais dans les limites acceptables par la machine)
- un amortisseur gauche qui n'a pas absorbé l'énergie de l'impact au-delà d'une certaine compression.
- un avion d'ancienne génération n'ayant pas d'attache arrière de voilure et donc plus fragile que les dernières versions.
Le défaut de fonctionnement de l'amortisseur gauche est dû à un mauvais reconditionnement de celui-ci (quantité de fluide hydraulique de 880ml au lieu de 615ml). Cet amortisseur avait été reconditionné quelques mois avant l'évènement.
Il n'a pas été possible, à ce jour, de déterminer la cause exacte qui a conduit l'opérateur à se tromper dans la quantité de fluide introduite (vidage incomplet, problème de mesure).