Collision avec des arbres lors du décollage d'une altisurface, incendie, en instruction
Collision avec des arbres lors du décollage d'une altisurface, incendie, en instruction
Déroulement du vol
L'instructeur et son élève réalisent un vol à destination des altisurfaces de l'Alpe d'Huez (38) et de Valloire (73) en vue de l'obtention de la qualification montagne « roue ». L'instructeur est assis en place droite. Ils décollent à 11 h 31 de Chambéry. Ils atterrissent à l'Alpe d'Huez puis redécollent à destination de Valloire. Un témoin voit l'avion atterrir sur la piste 18 revêtue. Peu après, à 12 h 15, l'avion au décollage quitte l'axe de la piste 36 par la gauche et entre en collision avec des sapins situés à 185 mètres du début de piste et à une vingtaine de mètres à gauche de l'axe. Il s'écrase en contrebas d'un talus, bascule sur le dos et prend feu.
ANALYSE ET CONCLUSION
Le déroulement du décollage observé lors du vol de reconstitution montre que l'accélération de l'avion accidenté était comparable à la performance attendue d'un DR 140. De plus, la continuité des câbles de commande a pu être vérifiée sur l'avion accidenté. Ainsi, l'insuffisance de puissance ou la rupture d'une commande de l'avion est peu probable.
Les traces laissées sur le sol et sur les arbres, et la situation de l'épave montrent que l'avion est sorti de piste par la gauche. Cette déviation pourrait s'expliquer par un contrôle imprécis des effets moteur, associé à une action correctrice inadéquate par l'instructeur.
La même déviation pourrait également être expliquée par la manœuvre d'évitement d'un obstacle, par exemple un animal, situé momentanément sur la partie inférieure de la piste. En effet cet obstacle, masqué par le terrain tant que l'avion roulait sur la partie plane de la bande de décollage, a pu apparaître soudainement à la vue des occupants de l'avion lorsque ces derniers ont poursuivi l'accélération dans la partie descendante à 10 %.
Pour ces deux cas, le vol de reconstitution montre que la vitesse acquise lors de la sortie de piste compromettait la réussite d'une interruption du décollage sur un terrain accidenté. Il est alors envisageable que les occupants de l'avion aient voulu tenter de décoller. Ce même vol de reconstitution établit que les roues de l'avion pouvaient quitter le sol dans la zone de disparition des traces. Cependant, la vitesse restait encore insuffisante pour garantir la manœuvrabilité nécessaire à l'évitement des arbres ou pour sortir de l'effet de sol afin de les survoler.