Collision avec une ligne électrique lors de l'atterrissage, incendie
Collision avec une ligne électrique lors de l'atterrissage, incendie
Evénement : collision avec une ligne électrique lors de l’atterrissage, incendie.
Causes identifiées : - perception tardive de l’obstacle,
- décision de remise de gaz.
Dans le cadre d’un rassemblement de montgolfières sur l’aire de Praz-sur-Arly (74), après avoir consulté le bulletin de prévision météorologique local, les données de quelques balises de vol libre, le pilote, responsable du rassemblement, décide de décoller en compagnie de cinq montgolfières. Il est prévu de survoler la vallée de l’Arve, puis de prolonger le vol si le vent le permet.
Le pilote explique qu’il décolle le premier vers 9 heures 40. La montgolfière est équipée de cinq bouteilles en aluminium pleines de propane conférant une autonomie de 2 heures 30 à 3 heures. Il décide de monter vers l’altitude de 1 800 mètres afin de prendre une route nord-nord-est en direction de Megève (74). Il poursuit l’ascension jusqu’à 2 000 mètres pour atteindre la vallée de l’Arve. Le vent à cette altitude, dévie la trajectoire du ballon à droite vers le relief. Le pilote décide de descendre vers 1 500 mètres. Après 45 minutes de
vol, la première bouteille est vide, il sélectionne une autre bouteille. Le vol continue vers Sallanches, et quelques turbulences dues à un début d’effet de Foehn se font ressentir. Le pilote décide d’interrompre le vol et d’atterrir dans les prés situés au nord de la ville. Il choisit une grande prairie derrière un bosquet d’arbres afin d’atterrir à l’abri du vent. La vitesse du ballon est de dix noeuds. Brusquement, à une dizaine de mètres du sol la trajectoire dévie vers la gauche. Le pilote aperçoit, dans la direction prise par le ballon, une ligne électrique située à environ trois cents mètres. Il actionne les deux brûleurs afin de passer au-dessus de cette dernière. La nacelle touche la ligne électrique (20 000 volts). Une flamme apparaît à l’endroit où s’est produit le choc. Le ballon est en légère montée. Le pilote le laisse dériver pour éviter de heurter la caténaire de la voie ferrée qui longe la vallée. Sitôt la voie ferrée évitée, il soupape fortement. Le ballon atterrit durement entre la voie ferrée et une autoroute. La nacelle en feu se couche sur le coté. Les personnes à bord l’évacuent. Quelques instants après, les bouteilles explosent embrasant l’ensemble de la montgolfière.
L’enquête a montré qu’un arc électrique a percé la paroi d’une bouteille recouverte de son isolation thermique. Une flamme importante, entretenue par la pression du gaz s’échappant par la perforation, s’est formée à l’extérieur de la bouteille. Après l’atterrissage, la forte chaleur dégagée par le feu a provoqué l’explosion des quatre autres bouteilles.
Le pilote de la montgolfière accidentée était le premier à atterrir. Deux autres ont atterri sans problème dans la même zone, les derniers à cinq et quinze kilomètres au nord du site de l’accident. Il précise que les vols avaient généralement lieu en direction du sud. Il réside depuis de nombreuses années dans la région et connaît les phénomènes météorologiques liés à l’environnement montagneux pour y avoir pratiqué plusieurs activités aéronautiques et sportives. Il avait estimé que des turbulences allaient apparaître dans l’après midi.
Le manuel de Pilotage des Montgolfières précise : « Si la collision avec une ligne électrique semble inéluctable, soupapez pour perdre de l’altitude. L’atterrissage sera dur mais vous provoquerez le contact le plus haut possible sur l’enveloppe et non sur la nacelle ou les suspentes. Le pire sera évité. (…) ».