Décrochage en courte finale, collision avec le sol avant la piste
Décrochage en courte finale, collision avec le sol avant la piste
Remarque : cet accident n’a pas été notifié au BEA, contrairement aux dispositions de l’article 9 du règlement (UE) n° 996/2010 du Parlement Européen et du Conseil du 20 octobre 2010. Ce n’est qu’à l’occasion d’un déplacement réalisé dans le cadre d’une enquête sur un autre accident que le BEA en a eu connaissance. Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote.
1 - Déroulement du vol
Le pilote, accompagné d’un passager, décolle de la piste 33(1) de l’aérodrome de Feurs pour réaliser des circuits d’aérodrome. Il indique que lors de la première approche les volets sont en position atterrissage, la vitesse est de 70 kt(2) et la puissance affichée du moteur est comprise entre 15 et 20 %.
En courte finale l’avion s’enfonce. Le pilote positionne la commande de puissance sur « plein gaz » et cabre l’avion pour conserver le même point d’aboutissement. L’alarme de décrochage se déclenche. La puissance du moteur augmente juste avant la collision de l’avion avec le sol, survenue environ 10 m avant le seuil de piste.
2 - Renseignements complémentaires
2.1 Avion
Le Diamond DA40D est équipé d’un moteur Thielert TAE 125-01 géré par un calculateur électronique (FADEC(3)).
La vitesse de décrochage dans les conditions du jour, avec les volets en position atterrissage, était de 45 kt.
Des instructeurs habitués à voler sur DA40 indiquent qu’en finale, en configuration de volets atterrissage, une puissance affichée de 36 % permet généralement de maintenir la vitesse d’approche. Ils indiquent que le FADEC génère un délai entre la demande de puissance par le pilote et son augmentation.
2.2 Pilote
Le pilote détenait une licence PPL(A). Il totalisait 220 heures de vol dont 8 sur type, 8 heures dans les trois mois précédents dont 6 sur type et aucune dans les 24 heures précédentes. Il avait été lâché sur DA40 en 2007, puis à nouveau lâché cinq jours avant l’accident.
2.3 Conditions météorologiques
Les conditions météorologiques estimées sur le site de l’accident étaient les suivantes : vent du 360° entre 4 kt et 15 kt, CAVOK, température 23 °C.
3 - Enseignements et conclusion
L’enfoncement de l’avion en courte finale est probablement dû à un décrochage de l’avion survenu à la suite :
d’une surveillance insuffisante de la vitesse ;
d’une action tardive sur la commande de puissance du moteur, associée à une action à cabrer.
La puissance affichée par le pilote lors de la finale ne pouvait pas lui permettre de maintenir une vitesse de 70 kt.
(1)Piste non revêtue, 940 x 60 m, LDA 940 m.
(2)Vitesse préconisée en approche pour la masse de l’avion.
(3)Full Authority Digital Engine Control.