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Décrochage en montée initiale, collision avec le sol, en instruction

Décrochage en montée initiale, collision avec le sol, en instruction

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

1 - DÉROULEMENT DU VOL

Le pilote décolle avec un instructeur de la piste 14 de l’aérodrome de Saint Quentin pour des circuits d’aérodrome afin d’obtenir l’autorisation d’emport de passager. Peu après un décollage l’ULM entre en collision avec le sol environ 50 m après l’extrémité de la piste.

 

2 - RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES

L’Albatros est un ULM multiaxe à aile haute, équipé d’un moteur de 65 ch et d’une hélice propulsive. Il dispose de deux places de front, légèrement décalées. Chaque place dispose d’une commande de direction. Le manche est situé entre les deux sièges. La commande de puissance est située le long de la cloison gauche. Pour reprendre le contrôle, un instructeur assis en place droite, doit passer le bras gauche derrière le siège du pilote et tenir le manche, placé à sa gauche, avec sa main droite.

Le pilote venait d’acheter l’ULM. Quelques jours avant l’accident, il avait réalisé plusieurs vols avec un ami du précédent propriétaire, habitué à piloter l’ULM.

Cet ami, présent au moment de l’accident, explique que lors du quatrième exercice de poser-décoller, en montée initiale, il voit l’ULM virer brusquement à gauche, descendre avec une forte assiette à piquer et entrer en collision avec le sol.

 

L’instructeur était âgé de 59 ans. Il était titulaire d’une licence de pilote privé avion de 1992, d’un brevet de pilote ULM de 1994 et d’une qualification d’instructeur ULM de 2012. D’après les témoignages, il n’avait pas d’expérience sur ce type d’ULM.

Le pilote, âgé de 22 ans, était titulaire d’un brevet de pilote ULM de juin 2014. Il venait d’acquérir l’ULM avec l’objectif de l’utiliser en travail aérien pour une activité touristique en Guadeloupe.

D’après l’instructeur qui avait réalisé la formation du pilote en Guadeloupe, ce dernier avait effectué tout son apprentissage aux commandes de Zenair 601 et 650 à ailes basses et moteurs de 100 ch. Après l’obtention de son brevet, il a réalisé quelques vols sur Zenair 701 à aile haute. L’instructeur estime que le pilote totalisait entre 30 et 40 heures de vol.

 

Les conditions météorologiques estimées au moment de l’accident étaient un vent de 10 à 15 kt sensiblement de face, avec des rafales à 20 kt, une température de 26°C et une bonne visibilité.

Les examens réalisés sur l’épave de l’ULM indiquent que le moteur était correctement alimenté en carburant et fonctionnait au moment de l’accident. Les ruptures et déformations observées sont consécutives à la collision avec le sol et sont cohérentes avec une forte assiette à piquer. Aucune défaillance pouvant être à l’origine de l’accident n’a été mise en évidence. Les autopsies réalisées sur les corps des occupants n’ont pas révélé d’élément ayant pu être à l’origine de l’accident.

 

3 - ENSEIGNEMENTS ET CONCLUSION

Il n’a pas été possible de préciser les causes du décrochage.

L’ULM était doté d’une motorisation et de performances inférieures aux ULM auxquels le pilote avait été habitué durant sa formation. Le pilote disposait d’une licence délivrée seulement trois mois auparavant et totalisait peu d’heures de vol. Son faible niveau d’expérience sur type a pu contribuer à l’accident.

La configuration particulière du poste de pilotage a pu rendre délicate une tentative de reprise de contrôle par l’instructeur.

En aviation générale certifiée, un aéroclub ne peut faire réaliser des vols locaux à titre onéreux que par des pilotes membres bénévoles pouvant justifier de 200 heures de vol dont 30 dans les douze derniers mois(1).

 

(1)Article D ;510-7 du Code de l’Aviation Civile : www. legifrance.gouv.fr/ affichCodeArticle. do?cidTexte=LEGI TEXT00000607423 4&idArticle=LEGIA RTI000006844019