Diminution de puissance du moteur en croisière, collision avec des arbres lors d'un atterrissage forcé
Diminution de puissance du moteur en croisière, collision avec des arbres lors d'un atterrissage forcé
Déroulement du vol
Le pilote et son passager décollent de l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac (33) pour un vol de découverte. Après dix minutes d'évolution au large du Cap Ferret (33), ils reviennent vers Bordeaux. Peu avant l'entrée dans la CTR de Bordeaux par le point NW, à une altitude de 1500 ft, le turboréacteur perd de la puissance. Après environ une minute de vol plané, l'avion s'écrase dans la forêt(3). Le pilote et son passager parviennent à s'extraire du cockpit malgré leurs blessures.
Enseignements et conclusion
Perte de poussée du turboréacteur
La destruction de la partie arrière du moteur explique la perte de poussée survenue en vol. Cette destruction pourrait être due à un endommagement prématuré d'une ou plusieurs aubes de turbine haute pression ou d'un ou plusieurs profils du distributeur basse pression du 1er étage. L'endommagement prématuré de ces aubes pourrait être la conséquence d'un phénomène de fluage résultant lui-même d'une température de fonctionnement supérieure à celle spécifiée, durant une période significative.
Les endommagements résultant des conditions anormales et dégradées durant les derniers instants du vol ont détruit ou masqué les indices d'un tel phénomène.
L'endommagement du palier avant du corps haute pression (palier n° 3) ne serait que la conséquence de la destruction de la partie arrière du moteur. La dégradation du palier a cependant pu être favorisée par une lubrification ponctuelle peu ou pas efficace, comme semble le traduire l'allumage du voyant « basse pression » constaté lors de l'analyse des films vidéo.
Procédure d'urgence
Au moment de la diminution de puissance du moteur, le pilote disposait d'environ une minute pour diriger l'avion sur une zone inhabitée et pour déclencher la phase d'éjection.
La « gestion » de son passager, qui volait pour la première fois et qui ne détenait pas l'aptitude à l'éjection, l'a conduit à annuler cette procédure d'urgence et à tenter un atterrissage forcé.
Causes
L'accident s'est produit lors d'un atterrissage forcé en forêt consécutif à la défaillance du turboréacteur au cours d'un vol de découverte. La crainte d'une éjection hasardeuse pour son passager a conduit le pilote à privilégier cette zone dégagée plutôt que d'appliquer la procédure d'éjection prévue avec lui lors de la préparation du vol.
Les examens métallurgiques réalisés sur le moteur n'ont pas permis d'expliquer totalement les raisons de sa défaillance. Une utilisation en limite haute ou au-delà des températures recommandées par le constructeur alliée à une lubrification défectueuse pourraient être à l'origine de l'endommagement du palier avant du corps haute pression et des dégradations qui ont suivi.