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Eclatement de deux pneus au roulement au décollage, décollage interrompu.

Eclatement de deux pneus au roulement au décollage, décollage interrompu.

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Déroulement du vol

 

L'avion arrive à Paris Charles de Gaulle à 06 h 15. Il quitte l'aire de stationnement J17 à 07 h 02.

 

L'équipage indique que le roulage est normal jusqu'à l'alignement via la bretelle K1 sur la piste 09R.

 

Lors du roulement au décollage, alors que la vitesse est d'envion 60 kt, le commandant de bord ressent de légères vibrations sur le train avant. A 80 kt, il décide d'interrompre le décollage. Une seconde plus tard, alors que la vitesse est de 88 kt, les destructeurs de portance se déploient et la manette de puissance est positionnée su réduit. L'avion s'affaisse sur la droite et l'équipage identifie alors une crevaison. L'avion dégage la piste par ses propre moyens et s'immobilise sur la voie de roulage Y8.

 

Renseignements complémentaires

 

Les roues n° 3 et 4 sont endommagées : les pneus sont éclatés, les jantes et les blocs de frein endommagés, ainsi que la tuyauterie du bloc de frein n°4. Le volet intérieur droit a été déchiré au milieu du bord de fuite par un morceau de pneu. Des traces de gomme sont visibles au niveau de l'entrée d'air et sur des aubes de fan du moteur 2.

 

Un FOD a été retrouvé sur le pneumatique N°3, ne résultant pas de l'incident.

 

La vitesse V1 était de 141 kt.

 

L'exploitation des paramètres de vol mettent en évidence vers 40 kt de petits mouvements du saumon de l'aile droite suivi d'un léger affaissement sur la droite. On constate un nouvel affaissement vers 40 kt.

 

Le constructeur des pneus a été interrogés. Il a établi la séquence suivante de rupture :

 

le pneumatique N°3 a été perforé lors du roulage de l'avion depuis son point de stationnement,

la pression du pneumatique N°3 a chuté et le pneumatique N°4 a alors été sollicité en surcharge,

le pneumatique N°4 s'est échauffé (la température augmentant au niveau du flanc, zone de moindre dispersion de la chaleur) puis sa carcasse s'est rompue au niveau du flanc et la chape s'est séparée en deux,

simultanément, le pneumatique N°3, dégonflé, supportant toute la charge, a chauffé et s'est rompu à proximité des épaules.

 

Le concepteur de l'avion a indiqué que les dommages constatés étaient compatibles avec les scénarios pris en compte lors de la certification de l'avion.

 

La première inspection de l'aire de stationnement par l'exploitant aéroportuaire le jour de l'événement a été effectuée à 7 h 15, soit après le départ de l'avion. Elle n'a montré aucune anomalie.

 

Le gonflage des pneus avait été vérifié la veille, vers 22 h 30.

 

Conclusions

 

L'origine probable de l'incident est un FOD sur le pneumatique interne du train droit (position 3), qui a perforé le pneumatique au cours du roulage à Paris Charles de Gaulle, sans qu'il soit possible de déterminer à quel moment cela est survenu.

 

Cet événement souligne qu'il est important que l'ensemble des personnels présents sur les aires de trafic demeurent vigilants et contribuent à la détection d'objets étrangers, au-delà des inspections prévues réglementairement.