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Incident du Boeing 717-200 immatriculé EI-EXJ et exploité par Volotea et l'Embraer ERJ 145 immatriculé F-GUBC et exploité par HOP! survenu le 29/12/2016 sur l’aérodrome Strasbourg-Entzheim (67)

Perte de séparation entre un avion au décollage et un avion à l'atterrissage, déstabilisation de la trajectoire en très courte finale, en LVP

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Rapport d'Enquête cat.2 : rapport de format simplifié, adapté aux circonstances de l'événement et aux enjeux de l'enquête.

En situation LVP, le contrôleur a proposé un décollage immédiat à l’équipage de l’Embraer ERJ 145 qui s’approchait du point d’attente de la piste 23 alors qu’un Boeing 717 en approche ILS CAT III se trouvait à environ 8 NM du seuil de la piste, établi sur l’ILS avec une vitesse relativement élevée. L’équipage de l’ERJ 145 a accepté le décollage immédiat sans avoir reçu le « OK cabine » de la part de l’équipage commercial ni demandé à quel moment la cabine serait prête pour le décollage. L’équipage ne pouvait donc pas juger à ce moment-là s’il était capable de réaliser un tel décollage et les procédures de son exploitant ne lui permettaient pas de le faire, mais sa décision a été motivée par le respect du créneau horaire pour le décollage.
La stratégie du contrôleur reposait principalement sur la capacité de l’équipage de l’ERJ 145 à suivre l’instruction de décollage immédiat, facteur qu’il ne maîtrisait pas. Il ne connaissait pas la position exacte de cet avion en raison de la faible visibilité et de l’absence de radar sol sur l’aérodrome de Strasbourg Entzheim. Alors que le Boeing 717 se trouvait à un peu plus de 1 NM du seuil de piste, le contrôleur a questionné l’équipage de l’ERJ 145 sur sa position et ce dernier lui a répondu « décolle ».
Le contrôleur n’a pas donné à l’équipage du Boeing 717 l’instruction d’interrompre l’approche et l’a autorisé à l’atterrissage après avoir constaté le lever des roues de l’ERJ 145 alors que celui-ci n’avait pas encore dégagé les aires sensibles de l’ILS. Même si cela était contraire aux prescriptions du manuel d’exploitation du SNA, le contrôleur a préféré cette option pour ne pas avoir à gérer deux avions en vol, en rattrapage l’un par rapport à l’autre, sans visuel sur les deux avions.
L’atterrissage du Boeing 717, en mode automatique, a probablement été perturbé par la présence de l’ERJ 145 dans les aires sensibles de l’ILS après l’extrémité de piste. Le commandant de bord du Boeing 717 a dû reprendre les commandes pour atterrir. Toutefois, il ne peut pas être exclu que le Boeing 717 à l’atterrissage ait été déporté à cause de la turbulence générée par l’ERJ145 ayant décollé moins d’une minute avant.