Panne d'essence, amerrissage d'urgence, collision avec un bateau
Panne d'essence, amerrissage d'urgence, collision avec un bateau
Vol AD Moulins (03) - AD Cannes (06).
A 14 h 05 le pilote, accompagné de trois amis, décolle de l'aérodrome de Moulins (03) à destination de la Corse. Il prévoit d'avitailler à Cannes Mandelieu (06) avant de rejoindre Calvi (2B) et de poursuivre vers Propiano (2A) en transit côtier.
Il explique que vers 16 h 20, entre Draguignan (83) et le point de report WC situé à l'ouest de Cannes, le moteur a des ratés et sa puissance diminue. Il sélectionne alors le réservoir de l'aile droite et le régime du moteur redevient nominal. Il précise que l'indicateur de quantité de carburant du réservoir gauche était à zéro et que celui du réservoir droit affichait la moitié du plein. Il ajoute qu'il a pour habitude de changer de réservoir toutes les trente minutes. Passé le point WC, il descend vers 2 000 ft QNH à la demande du contrôleur de l'aérodrome de Cannes. A 16 h 26, le moteur subit à nouveau des ratés puis ne délivre plus de puissance. Le pilote ne parvient pas à redémarrer le moteur. Il amerrit dans une marina située à environ 800 mètres du seuil de la piste 04. L'avion bascule sur le dos et heurte un bateau. Le pilote et les passagers évacuent l'avion aidés par des personnes présentent sur le lieu de l'accident.
Les réservoirs de l'avion ont été éventrés lors de l'amerrissage. Aucune trace significative de carburant n'a été observée dans l'eau de la marina.
Dans le bilan de masse et de centrage, le pilote a déterminé qu'il pouvait emporter un maximum de 90 l de carburant. Il explique qu'il a consulté uniquement le carnet de route de l'avion pour estimer la quantité de carburant embarqué. Un vol de 41 minutes était noté depuis le dernier plein complet (le manuel de vol indique une capacité des réservoirs de 140 l). Le pilote décide alors d'effectuer un vol local de 40 minutes avec deux amis pour diminuer la quantité de carburant. A l'issue du vol, il estime qu'il dispose d'une autonomie de 3 h 30. Il précise qu'il ne fait pas confiance aux indications fournies par les jauges et qu'il est difficile d'évaluer visuellement la quantité de carburant présente dans les réservoirs.
Le pilote a préparé sa navigation en prévoyant un temps de vol de 2 h 25 pour aller jusqu'à Cannes, en tenant compte d'une consommation moyenne de 27 l/h. Cette consommation a été estimée à partir des vols qui ont été effectués avec les trois autres copropriétaires depuis l'achat de l'avion le 17 juillet 2008. La plupart de ces vols sont de courtes durées, entre 20 et 45 minutes, avec une masse de l'avion inférieure à la masse maximale. Le temps de vol comprend le temps de roulage au sol qui peut atteindre une dizaine de minutes. Il n'y a pas eu de réelle estimation de consommation sur un vol de longue durée proche de la masse maximale de l'avion.
Le manuel de vol indique une consommation de 28,1 l/h au niveau de vol 65, avec un régime du moteur de 2 500 tr/min et une richesse convenablement réglée.
L'ancien propriétaire a volé environ 400 heures sur l'avion. Il explique que pour ce type de navigation il se basait sur une consommation moyenne de 30 l/h pour un régime du moteur de 2 450 tr/min avec trois personnes à bord. Il ajoute que les indicateurs de niveau de carburant étaient fiables et que quand l'aiguille rentrait dans la zone rouge, il restait environ 30 minutes d'autonomie.
A la suite d'un léger épanchement de carburant observé lors d'un plein complet des réservoirs, les propriétaires avaient décidé de remplir les réservoirs au niveau d'un repère visuel estimé à 5 cm sous l'orifice de remplissage. Ils avaient prévu d'évaluer ultérieurement la quantité de carburant manquant dans les réservoirs. Le pilote était présent lors du dernier avitaillement et savait qu'il n'y avait pas eu un plein complet jusqu'à l'orifice de remplissage. Il n'a pas été possible d'estimer la quantité exacte de carburant au départ du vol de l'accident.