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Panne d'essence lors de la finale, atterrissage avant le seuil de la piste

Panne d'essence lors de la finale, atterrissage avant le seuil de la piste

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Evénement : panne d'essence lors de la finale, atterrissage avant le seuil de la piste.

 

Cause identifiée : estimation erronée de la quantité de carburant consommé.

 

Facteur contributif probable : pression temporelle incitant le pilote à poursuivre le vol lors de la diminution

de la puissance du moteur pendant la montée.

 

Circonstances :

 

Le pilote décolle pour accomplir le troisième largage de parachutistes de la matinée. Vers 1 400 mètres, en montée, la puissance du moteur diminue, le pilote sélectionne le réservoir droit et annonce « Pan, Pan, Pan » à la radio. Le moteur recouvre la puissance nominale et le pilote décide de continuer la montée vers le FL100 afin d'effectuer le largage.

 

Après le largage, au cours de la finale pour la piste 25, le moteur ne délivre plus de puissance. Le pilote sélectionne le réservoir gauche et met en marche la pompe auxiliaire ; le moteur redémarre pendant quelques secondes puis s'arrête de nouveau. Le pilote atterrit à environ 500 mètres du seuil de la piste. L'avion termine sa course dans un bosquet.

 

Il ne reste plus de carburant utilisable dans les réservoirs*.

 

L'avion a été loué par une société pour réaliser des parachutages. Le matin du jour de l'événement, le propriétaire de l'avion a convoyé ce dernier de la Roche-sur-Yon (85) à Lorient.

 

Selon le propriétaire, une rotation dure en moyenne une trentaine de minutes. Il estime la consommation de carburant à environ trente-cinq litres par rotation. La méthode de gestion du carburant choisie par le propriétaire consiste à placer la quantité de carburant nécessaire à la réalisation des rotations dans un réservoir et à conserver une quarantaine de litres au titre de réserve dans l'autre réservoir. Deux rotations étaient initialement prévues le matin, le propriétaire, assisté du pilote, a donc vidangé partiellement le

réservoir droit.

 

Le pilote explique qu'il a jaugé les réservoirs à l'aide d'une règle en bois graduée de vingt litres en vingt litres avant le premier vol. Il a estimé qu'il disposait de cent litres de carburant dans le réservoir gauche et un peu plus de trente litres dans le réservoir droit. La durée de première rotation a été augmentée en raison du trafic aérien. La deuxième s'est déroulée normalement.

 

Au cours de la montée pour le troisième largage, l'organisateur demande au pilote d'expliquer les raisons de la durée anormalement longue de la première rotation et « d'aller plus vite pour effectuer ces vols car il avait prévu un planning serré de quarante minutes par rotation, pleins compris, pour cet après-midi ».

 

La lecture de la fiche de gestion des vols montre que pour chacune des rotations le temps de vol réel est indiqué précisément. Cependant, l'analyse de la gestion du carburant portée sur la fiche fait apparaître que le pilote décomptait trente litres de carburant à chaque rotation, soit la consommation forfaitaire qui lui avait été indiquée par le propriétaire l'avion et non la consommation horaire

moyenne de un litre par minute.

 

* Le manuel de vol de l'avion indique que la quantité de carburant inutilisable est de 7,5 litres par réservoir.