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Rebond lors de l'atterrissage, blessure d'un passager

Rebond lors de l'atterrissage, blessure d'un passager

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

1 - Déroulement du vol

Note : le paragraphe suivant est basé sur le témoignage du pilote et d'un passager.

Le pilote, accompagné de trois passagers, décolle de Sommières (30) peu après 16 h 00, pour un vol d'environ une heure.

La montgolfière suit une route orientée au 035°, à une altitude de 1 200 ft et une vitesse sol de 10 kt. Au cours du vol, le vent tourne progressivement au sud entraînant la montgolfière vers une zone de collines boisées, que le pilote qualifie d'hostile. Ne voulant pas survoler cette zone, il décide d'atterrir avant et choisit un champ dégagé entre des vignes.

A quelques mètres du sol, la montgolfière rencontre une rafale de vent. La nacelle touche brutalement le sol(1), rebondit et est traînée sur une cinquantaine de mètres.

Un passager, poussé par les autres passagers, tombe sur un cylindre et se blesse à la clavicule.

2 - Renseignements complémentaires

Les conditions météorologiques observées à Villevieille (30), situé à 4 km au sud du site de l'accident, étaient les suivantes : vent du 190° entre 6 kt et 13 kt, CAVOK, température 17 °C.

Dans les basses couches, le vent était de secteur sud à sud-ouest pour 5 à 8 kt, avec des rafales atteignant 10 à 15 kt.

Le pilote indique qu'avant le vol, il avait consulté trois sources différentes afin de constituer le dossier météorologique. Les prévisions étaient concordantes et indiquaient un vent au sol de 4 à 8 kt. Les conditions météorologiques lui semblaient donc favorables à la réalisation du vol.

Avant le décollage, puis au cours du vol, le pilote avait informé les passagers sur l'attitude à prendre lors de l'atterrissage, à savoir « se tenir fermement aux poignées, garder les genoux souples et ne pas sortir de la nacelle avant l'arrêt complet ».

Le pilote totalisait 180 heures de vol en ballon.

La montgolfière a une capacité maximale de quatre personnes. La nacelle, de forme triangulaire, dispose de deux poignées par côté, soit six poignées au total. Trois cylindres contenant du propane liquide sont situés dans les angles et sont recouverts d'une protection (cf. photo).

Le manuel de vol précise que « la vitesse maximum du vent pour l'atterrissage pendant les tests de certification était de 7 kt ». Il indique qu'en cas de vent fort, il faut prévoir un rebond et un atterrissage en « niche à chien », i.e. un atterrissage au cours duquel la nacelle basculera et sera traînée dans cette position sur une certaine distance. Il n'indique pas de limite maximale de vent pour l'exploitation de cette montgolfière.

Les passagers se sont tenus aux poignées pendant tout l'atterrissage.

3 - Enseignements et conclusion

Bien que la position à adopter lors de l'atterrissage leur ait été montrée, les passagers, probablement surpris par l'atterrissage, n'ont pas été en mesure de maintenir cette position.

Le BEA a émis une recommandation de sécurité sur les consignes de sécurité à l'atterrissage lors des vols avec passagers dans le rapport relatif à l'accident survenu le 19 août 2012 au ballon Cameron Balloons E-750 immatriculé F-HDJH à Feings (41), disponible sur le site du BEA(2).

(1)Le pilote estime que la vitesse verticale était comprise entre 1,5 et 2 m/s. Le manuel de vol définit un atterrissage dur comme un atterrissage au cours duquel la vitesse verticale dépasse 2,5 m/s.

(2)http://www.bea.aero/docspa/2012/f-jh120819/pdf/f-jh120819.pdf.