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Ballons - 2024

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En 2024, le BEA a publié sept rapports relatifs à des accidents et incidents de ballons à air chaud. Parmi ces rapports, deux sont basés uniquement sur le témoignage du pilote. Quatre de ces événements sont survenus lors de vols commerciaux avec des passagers et les trois autres lors d’une manifestation aérienne. Au total, quatre pilotes et dix passagers ont été blessés, dont six grièvement. 

Position du F-HNIJ après l’accident (Source : BGTA)

1. Situations indésirables lors de l’atterrissage

L’ensemble des événements publiés en 2024 sont survenus lors de l’atterrissage, dont deux au cours de son interruption. Cela rappelle la criticité de cette phase de vol, du fait notamment de l’inertie et de la sensibilité des ballons aux conditions aérologiques. De plus, comme rappelé dans les bilans des années précédentes, l’atterrissage peut présenter un caractère parfois sportif dont les passagers n’ont pas conscience. Le contact avec le sol peut s’avérer brutal notamment par vent fort ou lors d’une descente d’urgence avec une vitesse verticale importante. Dans ces conditions, les passagers peuvent être surpris et leur capacité physique peut être dépassée.

Dans trois accidents, les pilotes avaient identifié en fin de vol des conditions météorologiques défavorables, les contraignant à descendre rapidement ou les limitant dans le choix des sites d’atterrissage :

  • lors de l’accident du G-BXCO le 30 juillet 2023 à Augy, le pilote a été confronté à un renforcement du vent l’amenant à atterrir « en urgence » avec un vent qu’il a estimé à 25 kt ;

  • lors de l’accident du F-HRLY le 2 mars 2024 à Sallanches, le pilote, faisant face au renforcement du vent, a décidé d’atterrir avant une ville qu’il ne voulait pas survoler. La présence d’obstacles à l’extrémité du champ choisi pour l’atterrissage a contraint le pilote à augmenter le taux de descente du ballon et à utiliser le système de dégonflement rapide à une hauteur supérieure à celle préconisée par le manuel d’exploitation ;

  • lors de l’accident du F-GMGE le 24 juillet 2023 à Villecey-sur-Mad, le pilote a réalisé un atterrissage de manière précipitée en raison d’un renforcement du vent ayant amené le ballon vers une zone peu propice à l’atterrissage. Après une descente avec une vitesse verticale importante, la nacelle a rebondi. Un passager, anxieux lors de ce vol, a sauté hors de la nacelle, déstabilisant l’équilibre du ballon et la manœuvre du pilote. Un autre passager s’est cogné le nez sur la paroi de la nacelle. Il a probablement lâché les poignées pour porter ses mains au visage et a alors été éjecté de la nacelle qui l’a ensuite survolé. Cet événement s’est déroulé lors d’une manifestation aérienne au cours de laquelle d’autres événements sont survenus (voir chapitre suivant).

Lors de l’accident du F-HNIJ le 25 juin 2023 à Valensole, le pilote ne s’est pas suffisamment adapté aux conditions météorologiques réellement rencontrées et qui différaient significativement de celles estimées. Il a alors évolué dans un secteur dont il avait une connaissance limitée, ce qui ne lui a pas permis d’anticiper et d’appréhender les difficultés et contraintes locales dans la vallée. Il a poursuivi le vol jusqu’à l’épuisement du propane dans le cylindre de réserve. Lors de l’atterrissage forcé, la nacelle a heurté une ligne électrique provoquant un arc électrique. Les passagers ont été brûlés par des morceaux incandescents de l’enveloppe tombés dans la nacelle.

Deux autres collisions avec une ligne électrique sont survenues lors de l’interruption de l’atterrissage :

  • Lors de l’incident grave du F-HVIO le 30 avril 2024 aux Rosiers-sur-Loire , le pilote a interrompu l’atterrissage craignant qu’une rafale ne pousse l’enveloppe du ballon vers des maisons lors de l’affalement. Il a alors projeté d’atterrir juste après le hameau et n’a utilisé que deux des quatre brûleurs pour le survoler à faible hauteur. Au cours de la montée, à une dizaine de mètres de hauteur environ, la nacelle a heurté une ligne électrique, que le pilote n’avait pas identifiée.

  • Lors de l’accident du F-HIII le 19 juillet 2023 à Longué-Jumelles, le pilote a identifié tardivement une ligne électrique lors de l’atterrissage. Il a alors actionné immédiatement les deux brûleurs mais la nacelle a sectionné trois câbles de la ligne provoquant un arc électrique. Après l’atterrissage, des flammes sont apparues dans le compartiment du pilote. Deux extincteurs ont été vidés pour éteindre le feu.

Ces deux événements rappellent la difficulté pour un pilote de ballon d’identifier visuellement, à faible hauteur et selon un plan d’approche faible, l’ensemble des obstacles pouvant interférer avec l’atterrissage ou son interruption, et en particulier les lignes électriques moyenne et basse tension qui ne sont pas mentionnées sur toutes les cartes et dont les câbles et les poteaux, peuvent se confondre avec l’environnement, comme la végétation. 


2. Manifestation Aérienne

Trois accidents sont survenus sur trois journées différentes dans le cadre d’une même manifestation aérienne. Les conditions météorologiques étaient globalement instables (vent, précipitations, nuages instables avec turbulence, voire orages) et les périodes d’accalmie rares. Neuf représentations ont été annulées en raison des conditions météorologiques.

Dans le rapport sur l’accident du F-GMGE précédemment cité, la difficulté pour un directeur des vols de décider de l’annulation d’un envol est abordée, en particulier lorsque les conditions météorologiques auxquelles les pilotes risquent d’être confrontés sont difficiles à appréhender. Bien qu’en dernier lieu, le commandant de bord soit responsable de la décision d’entreprendre le vol, l’effet de groupe, ainsi que la volonté de satisfaire les passagers et les spectateurs, intrinsèques à ce type de manifestation aérienne, peuvent influencer cette décision. Ainsi certains pilotes, avec des expériences et des niveaux de compétences variés, peuvent s’exposer à des conditions dépassant potentiellement leurs compétences et engager la sécurité du vol.

Autres accidents survenus lors de la manifestions aérienne :

  • accident du G-BXCO précédemment cité : Basculement de la nacelle lors d’un atterrissage d’urgence par vent fort ;

  • accident du PH-NBR le 29 juillet 2023 à Chambley-Bussières : Rebonds lors de l'atterrissage.

Rappel des thèmes des années précédentes

2023

  1. Gestion des conditions aérologiques

  2. Blessures de passagers

2022

  1. Blessures de passagers lors de l'atterrissage

  2. Position de sécurité lors de l’atterrissage

  3. Connaissance des exigences règlementaires relatives aux vols commerciaux avec passagers

2021

  1. Prises de risques et manœuvres non nécessaires au vol

  2. Collision avec un obstacle lors de l’atterrissage

  3. Blessures de passagers lors de l’atterrissage

2020

  1. Blessures de passagers lors de l’atterrissage

  2. Collision avec un obstacle lors de l’atterrissage