Rapports annuels

C’est avec beaucoup de fierté que j’ai pris mes fonctions de Directeur du BEA le 1er janvier dernier.

Je tiens en premier lieu à rendre hommage à tous mes prédécesseurs, qui depuis Maurice Bellonte au lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à Rémi Jouty, se sont attachés à construire cette merveilleuse institution, et à la doter de la solide réputation internationale dont elle jouit aujourd’hui.

Je remercie également tous les agents du BEA pour l’accueil qu’ils m’ont réservé. La plupart d’entre eux sont des passionnés du métier qu’ils exercent. Tous font preuve d’un grand sérieux et de grandes qualités humaines. J’ai eu plaisir à les rencontrer, et j’aurai grand plaisir à travailler avec eux. Ce disant, j’inclus dans le personnel du BEA les Enquêteurs de première information, qui, bien que n’étant pas employés par le BEA, travaillent régulièrement pour lui sur tout le territoire métropolitain et outre-mer.

L’année 2023 a de nouveau été qualifiée d’année la plus sûre pour le transport aérien mondial, puisque, malgré une activité marquée par une forte reprise, on ne déplore qu’un accident mortel d’avion commercial, à savoir celui d’un ATR 72 à Pokhara au Népal, qui a fait 72 victimes le 15 janvier. Cet accident a mobilisé le
BEA qui a immédiatement envoyé une équipe d’enquêteurs. Le rapport de l’enquête menée par les autorités népalaises a été publié le 28 décembre dernier et est disponible sur le site du BEA.

L’amélioration de la sécurité étant la raison d’être du BEA, je ne peux que me réjouir d’en prendre la direction dans ce contexte. Certes, les autorités d’enquêtes ne sont pas les seuls organismes à l’origine de l’amélioration de la sécurité, mais ils y prennent leur part, à la place qui est la leur. D’une certaine manière, leur tâche devient de plus en plus difficile, notamment pour ce qui concerne l’aviation de transport : il s’agit de traquer, non plus uniquement à travers des enquêtes sur des accidents, mais à travers des enquêtes et des analyses sur des événements plus discrets, des dangers devenus de plus en plus difficiles à prévoir. Ce travail passe par la détection des incidents porteurs d’enseignements de sécurité, et par la réalisation d’enquêtes les concernant, qui mobilisent une part de plus en plus importante des ressources du BEA.

Pour ce qui est de l’activité d’aviation générale en France, les statistiques que le lecteur découvrira à la lecture de ce document indiquent que les nombres d’accidents mortels et de victimes sont stables par rapport aux années précédentes, voire en baisse pour certains types d’activités.

Dans son introduction du rapport d’activité de l’année 2022, mon prédécesseur avait fait part de ses préoccupations, voire ses inquiétudes, au sujet de la capacité du BEA à maintenir l’ensemble de ses activités, dans une situation de baisse d’effectifs et d’activité croissante du trafic. On peut penser que le contexte de l’année 2023 n’a pas aggravé la situation, mais je reste comme lui vigilant et je ne manquerai pas faire le point sur le sujet dans les prochaines éditions.

Pierre-Yves HUERRE,
Directeur du BEA

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