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Accident de la montgolfière Kubicek BB45Z immatriculée F-HOAX survenu le 07/07/2019 à Puimoisson (04)

Atterrissage d’urgence à vitesse élevée dans un champ, à proximité d’un orage

Autorité en charge

France - BEA

Progression de l'enquête Cloturée
Progress: 100%

Après avoir pris les renseignements météorologiques vers 04 h 30, le pilote de la montgolfière immatriculée F-HOAX décolle de Puimoisson à 05 h 50 pour le baptême de l’air de ses six passagers. Trois autres montgolfières décollent du même champ à ce moment-là.

Poussée par un vent de nord nord-est de 10 à 15 km/h, la montgolfière F-HOAX se dirige vers le sud-ouest. Le pilote suit la vallée de Riez en évoluant à faible hauteur et faible vitesse pour profiter de la brise descendante en fond de la vallée. Après environ une heure de vol, la montgolfière F-HOAX se trouve quasiment à l’arrêt au-dessus de Riez. Elle se fait dépasser par la dernière montgolfière du groupe qui se met en descente pour atterrir dans une pâture à l’ouest du village. Le pilote de la montgolfière F-HOAX débute à son tour la descente pour atterrir au même endroit. La montgolfière reste immobile pendant près de dix minutes à dix mètres du sol au-dessus d’une zone non-propice à l’atterrissage. Tandis que l’autre montgolfière atterrit, le pilote de la montgolfière F-HOAX reprend de la hauteur pour trouver un peu de vent.

La montgolfière repart alors en direction du nord-est et accélère rapidement jusqu’à 50 km/h environ. Constatant qu’il se dirige vers une masse nuageuse sombre et menaçante située au-dessus de Puimoisson, le pilote décide d’interrompre le vol et recherche un champ pour atterrir en urgence.

Il survole plusieurs champs dans lesquels se trouvent des lignes électriques en travers de sa route. Il oriente la montgolfière afin de positionner un des grands côtés de la nacelle face au sens de déplacement. Au bout de quelques minutes, il aperçoit un champ dégagé et propice pour atterrir. Avant l’atterrissage, il rappelle les consignes de sécurité, coupe les veilleuses des brûleurs et effectue un atterrissage à vitesse élevée dans un champ cultivé. La nacelle touche le sol durement une première fois avec l’un des grands côtés de la nacelle, rebondit 145 m plus loin en pivotant sur elle-même à 180° et survole un buisson et un talus. Lors du deuxième contact avec le sol, elle rebondit une seconde fois, se couche cinq mètres plus loin puis est traînée sur environ trente mètres dans des herbes d’un mètre de haut. Le pilote tire sur la corde de dégonflement rapide, la nacelle s’immobilise et les occupants évacuent la nacelle. Après la récupération par l’accompagnateur et durant le rangement de la montgolfière dans le véhicule de récupération, une passagère se plaint de douleurs au pied droit et de ne pas arriver à marcher. Elle souffre de fractures au tibia, au péroné, à la malléole droite et aux côtes. Un second passager souffre d’une entorse de la cheville et un autre a une suspicion de côte fêlée.

Le trajet jusqu’à Riez a duré un peu plus d’une heure. Il s’est ensuite passé environ dix minutes jusqu’à l’atterrissage d’urgence à environ deux kilomètres du point de décollage.

Les pilotes ont pris connaissance des données météorologiques avant de se rendre au terrain de décollage, mais sans consulter les SIGMET. Ils ont ensuite échangé entre eux sur le terrain et ont pris la décision de décoller en prévoyant d’atterrir avant la dégradation annoncée. Alors que le pilote ne parvenait pas à atterrir, il a pris de la hauteur et la montgolfière a été emportée dans un courant qui l’a entraînée en direction du nord-est. La force du vent s’est brusquement accrue et de fortes turbulences sont apparues. La vitesse prise par la montgolfière et la présence de nombreux obstacles au sol ont empêché le pilote d’atterrir immédiatement. Il a été contraint d’effectuer en urgence un atterrissage à vitesse élevée dès qu’il en a eu l’occasion. Concentré sur la gestion de l’atterrissage d’urgence, le pilote a rappelé les consignes de sécurité de manière incomplète juste avant d’atterrir sans indiquer « dos au choc ». Lors de l’atterrissage effectué dans des conditions difficiles, une passagère a été blessée sous l’effet de la violence des chocs lors des rebonds.