Accident du Bell 206 B immatriculé F-GPPH survenu le 15/03/2017 à Lissac-et-Mouret (46)
Collision avec le sol, en vol de nuit
Le pilote décolle à 14 h 20 de son hélisurface privée (lieu-dit Le Fraysse (46) à destination de Moncontour (86) pour un voyage d’affaires. Il prévoit de passer la nuit sur place et de ne rentrer que le lendemain. En fin d’après-midi, il change ses projets et décide de repartir le soir même vers Figeac.
Le décollage a lieu à 18 h 20 pour un vol en VFR, sans plan de vol, d’une durée estimée à 1 h 35. Le coucher du soleil est prévu à 19 h 12 à Figeac et la nuit aéronautique une demi-heure plus tard. À 18 h 32, l’hélicoptère passe le travers de la ville de Poitiers et poursuit vers la ville de Limoges. A 19 h 28 le pilote indique au contrôle de Limoges qu’il approche des installations de Brive à 3 200 pieds. C'est le dernier contact du pilote avec le contrôle..
À 19 h 55, l’hélicoptère percute des obstacles au sol, à grande vitesse, à proximité de l’habitation du pilote et de l’hélisurface privée.
L’accident résulte soit de la décision du pilote d’entreprendre une partie du vol à très basse hauteur, de nuit, alors que les références visuelles extérieures étaient difficiles à acquérir, soit de sa focalisation sur la surveillance externe pour tenter de trouver des repères visuels au détriment de celle de ses instruments et notamment de son altitude alors qu’il approchait de son domicile et de sa zone d’atterrissage.
Le changement de planning du pilote explique sans doute son décollage tardif. La fatigue accumulée ce jour-là au cours de ses vols et de ses rendez-vous professionnels, peut expliquer l’altération de ses capacités de discernement et d’évaluation du risque représenté par un vol rasant, de nuit, dans un environnement qu’il connaissait bien. Son expérience de pilote combiné à l’équipement de l’hélicoptère a pu influencer sa décision.
Le pilote aurait pu réaliser ce vol sous plan de vol VFR de nuit, à destination d’un aérodrome adéquat, en respectant les règles de survol car d’une part il était réglementairement apte à pratiquer le vol de nuit et d’autre part, les conditions météorologiques étaient compatibles avec la réalisation d’un tel vol. Le pilote n’a pas fait ce choix. Sa forte volonté de rejoindre son domicile dans la soirée a été prédominante.