Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.

Déroulement du vol

Le pilote est le propriétaire de l’avion. Assis en place gauche, il réalise un vol local avec un passager, également pilote, afin que ce dernier puisse se familiariser avec le Jodel 117. L’avion à train classique est équipé de doubles commandes, mais seule la place gauche dispose de pédales de freins. Le pilote laisse ainsi les commandes au passager durant les phases aériennes et reprend les commandes pour les atterrissages.

Le pilote décolle à 19 h 05 en piste 03 non-revêtue, puis le passager réalise des évolutions. Le pilote réalise ensuite trois posés-décollés avant de se présenter pour un atterrissage complet. Le vent estimé par les deux occupants est traversier venant de la gauche, de l’ordre de 5 kt du nord-ouest.

Le pilote explique qu’en présence de vent de travers, il a l’habitude de réaliser les approches en glissade[1], méthode qu’il estime bien convenir aux caractéristiques de vol de cet avion de conception ancienne. Il ajoute que, cette technique n’étant plus enseignée, il évite de la pratiquer lorsqu’il ne vole pas seul. C’est la raison pour laquelle, le jour de l’accident, il mène les approches en crabe[2].

Après l’atterrissage et le poser de la roulette de queue, lors de la décélération, l’avion commence à dévier vers la droite. Le pilote tente de corriger la trajectoire avec les palonniers mais n’obtient pas l’effet escompté. Il tente de freiner de façon différentielle avec le frein gauche mais l’avion continue vers la droite, sort latéralement de piste, heurte un cône de balisage avec le train droit, capote, bascule sur le dos et s’immobilise. Le pilote et le passager parviennent à s’extraire de l’avion.

Le pilote indique que la surface de la piste était très sèche et bosselée et qu’en conséquence l’efficacité de la roulette de queue s’est avérée insuffisante. Il estime qu’un « coup de gaz » pour souffler les gouvernes, au début du roulage, aurait peut-être permis de maintenir l’avion sur l’axe de piste. Il ajoute que le Jodel D117 a la réputation de disposer d’une dérive sous-dimensionnée et que certains propriétaires l’ont modifiée en l’agrandissant afin d’en augmenter l’efficacité, ce qui n’était pas le cas sur le F-BLFK.

Renseignements complémentaires

Renseignements sur le pilote

Le pilote, âgé de 76 ans, est titulaire d’une licence de pilote privé avion de 1989, assortie d’une qualification train classique. Au moment de l’accident, il totalisait 936 heures de vol, dont environ 500 sur Jodel D117.

Renseignements sur le passager

Le passager, âgé de 64 ans, est titulaire d’une licence de pilote privé avion de 1997, assortie d’une qualification train classique. Au moment de l’accident, il totalisait 808 heures de vol, dont environ 650 sur avion à train classique. Il avait pris les commandes du Jodel D117 F-BLFK pendant quelques minutes lors d’un vol précédent.

Octobre 2022