Accident survenu à l'ULM multiaxes FK9 identifié 10NA le 13/10/2024 à Vesvres (21)
Perte des références visuelles extérieures en croisière, activation du parachute de secours
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n’ont pas fait l’objet d’une validation indépendante par le BEA.
1 DÉROULEMENT DU VOL
La veille de l’accident, le pilote prévoit de récupérer son ULM en sortie de maintenance à l’aérodrome de Chalon - Champforgeuil (71) et de la rapatrier à la plate-forme ULM de La Rosétaine (45). La météo étant incompatible avec le vol à réaliser, il reporte le vol au dimanche.
Le dimanche matin, il consulte les informations météorologiques à plusieurs reprises, prépare sa navigation et décolle. Les conditions météorologiques se dégradent le long du trajet, le pilote poursuit sa navigation. Puis à une altitude d’environ 1 500 ft , le pilote rentre par inadvertance dans une couche nuageuse à deux reprises et perd les références visuelles extérieures quelques secondes. Il perd à nouveau toute référence visuelle extérieure pour la troisième fois et décide d’actionner le parachute de secours. Il tire la poignée de déploiement du parachute, puis au bout d’environ deux secondes il sent le parachute s’ouvrir. Il retrouve la vue du sol, l’ULM descend sous voile nez bas, les ailes à plat pendant une durée qu’il estime d’une dizaine de secondes avant de heurter le sol.
Le pilote, non blessé, évacue l’ULM.
2 RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
2.1 Information sur l’ULM
Le 10NA est un FK9, ULM multiaxes à aile haute équipé d’un parachute de secours BRS depuis sa mise en service en 2005. Son instrumentation est de type classique à « aiguille » et ne dispose pas d’un horizon artificiel.
Les dégâts consécutifs à l’atterrissage sous parachute de secours sont limités aux trains d’atterrissage, aux capots moteurs et à l’hélice.
2.2 Témoignage complémentaire du pilote
Le pilote est détenteur d’un brevet ULM assorti de la qualification multiaxes et d’un brevet de pilote d’avion PPL(A) dont la SEP est expirée. Il estime son expérience totale à environ 500 heures de vol. Il avait déjà volé en IFR en tant que passager et s’était déjà entrainé au vol sans visibilité dans le passé.
Il explique être entré dans une sorte d’objectif destination lors de ce vol, avoir subi plus qu’anticipé et n’avoir jamais envisagé le demi-tour, malgré les dégradations des conditions météorologiques, au contraire de ses habitudes.
Il a toujours été convaincu de l’utilité du parachute de secours. Son ancien ULM en était déjà équipé. Il craignait la collision avec un autre aéronef en vol et explique qu’il s’agissait pour lui du principal cas d’utilisation du parachute. Avant chaque vol, il répétait le mouvement d’actionnement de la poignée de parachute et enlevait la goupille avant la mise en route. Il s’était beaucoup renseigné sur l’utilisation du parachute de secours à travers les publications fédérales, mais aussi des vidéos de retour d’expérience de pilote.
Il explique qu’il n’a pas pensé à couper le moteur avant le déploiement du parachute ni avant l’impact.
Février 2025