Accident survenu au Cessna 182 immatriculé D-ELXC le 19/07/2024 près de l'AD Vichy-Charmeil (03)

Avant d’entreprendre les deux vols de largage prévus, le pilote a procédé à l’avitaillement de l’avion. Il disposait d’environ 55 litres de carburant dans chacun des deux réservoirs. Cette quantité permettait, compte tenu de la consommation forfaitaire de 25 l par vol, de réaliser deux rotations par réservoir. Le pilote a ensuite démarré le moteur, embarqué les parachutistes puis décollé. Au cours de la descente à l’issue du deuxième largage de parachutistes, le moteur s’est arrêté.

Compte tenu :
• de la quantité importante de carburant dans le réservoir gauche après l’accident, selon les secours,
• de la signature caractéristique d’un appauvrissement du mélange air/carburant relevée dans les données enregistrées avant l’arrêt du moteur,
• de la durée des vols cohérente avec la quantité de carburant contenue dans un seul des réservoirs,
• des procédures de la société et des habitudes du pilote, qui consistaient à réaliser l’avitaillement en sélectionnant au préalable un des réservoirs,
il est probable que le sélecteur carburant était positionné sur le réservoir droit dès le décollage et qu’il est resté dans cette position durant les deux vols. Le pilote a omis de vérifier que le sélecteur de carburant était sur la position « Both » et a enchaîné les deux vols avec le sélecteur positionné sur le réservoir droit, sans s’en apercevoir, en l’absence de contrôle régulier de la position du sélecteur.

Le moteur s’est ainsi arrêté dans la descente par défaut d’alimentation en carburant après avoir consommé la totalité du carburant disponible dans le réservoir droit. En fin de la branche vent arrière, toujours en descente, alors que le pilote a voulu réajuster la puissance du moteur, il s’est rendu compte que le moteur ne délivrait plus de puissance. Il a vérifié les positions du contact magnétos et de la manette de richesse, mais pas celle du sélecteur carburant. Compte tenu de l’altitude, le pilote a décidé d’effectuer un atterrissage d’urgence dans un champ.

Lors de cet atterrissage, le pilote a effectué une baïonnette sur la gauche pour éviter le survol à très basse hauteur d’une maison. L’aile gauche a alors heurté un arbre, déstabilisant l’avion qui a touché durement le sol. Pendant le roulement sur un sol meuble, l’avion a fait un « cheval de bois » et le saumon de l’aile droite a heurté l’arbre devant lequel s’est immobilisé l’avion.