Accident du Piper - PA46R - 350T immatriculé N898BB survenu le 05/10/2020 à Vannes (56)
Sortie longitudinale de piste au décollage, effacement du train d'atterrissage
Rapport d'Enquête cat.3 : rapport sur un événement aux conséquences limités, élaboré à partir d'un ou de plusieurs témoignages n'ayant pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
Note : Les informations suivantes sont principalement issues du témoignage du pilote. Ces informations n'ont pas fait l'objet d'une validation indépendante par le BEA.
1 - DÉROULEMENT DU VOL
Le matin du jour de l’accident, le pilote, accompagné d’un passager, effectue un vol en régime de vol IFR depuis La Môle (83) jusqu’à Quiberon (83). Le vol dure 3 h 40 et le retour est prévu dans l’après-midi. Après l’atterrissage à Quiberon, le pilote apprend qu’il n’y a pas de possibilité d’avitailler en carburant de type AVGAS, information qui n’était pas précisée par NOTAM. Le pilote décide alors d’avitailler en carburant sur l’aérodrome de Vannes avant de repartir vers La Môle. Il indique qu’il est contrarié par cette situation et par les mauvaises conditions météorologiques sur le secteur.
Lors de la visite prévol à Quiberon, le pilote ajoute de l’huile. Il indique qu’il effectue également une visite prévol avant le décollage de Vannes.
Lors du décollage en piste 22, la rotation a lieu au premier tiers de la piste. Juste après la rotation, il voit la trappe du capot moteur ouverte. Il pense immédiatement qu’il a oublié de serrer la jauge d’huile. Il décide d’interrompre le décollage et d’atterrir sur la piste restante. La piste étant longue, il croit pouvoir s’arrêter avant le seuil de piste.
Il positionne les manettes de puissance et de richesse en position « plein réduit et étouffoir » et cherche à poser l’avion rapidement.
Le PA46 ayant déjà atteint une vitesse importante, les roues reprennent contact avec le sol 200 m environ avant la fin de piste. L’avion sort longitudinalement de la piste et traverse l’aire de sécurité d’extrémité de piste, appelée RESA[1]. Il s’immobilise une centaine de mètres après l’extrémité de piste, sur un remblai.
2 - RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES
2.1 Renseignements et expérience du pilote
Le pilote âgé de 69 ans détient une licence de pilote privé et une qualification aux instruments délivrée par les autorités américaines. À la date de l’accident il cumulait 845 heures de vol dont 565 sur le PA46 N898BB. Il avait effectué 60 heures de vol depuis la levée du confinement au mois de mai, toutes sur le PA46 N898BB.
2.2 Renseignements sur l’aérodrome de Vannes
L’aérodrome Vannes-Meucon est composé de deux pistes : une piste non revêtue orientée 08/26 de dimensions 995 x 60 m, et une piste revêtue orientée 04/22 de dimensions 1530 x 45 m. Cette dernière comporte une aire de sécurité d’extrémité de piste (RESA) de 90 m. Des travaux effectués peu de temps avant la date de l’accident avaient permis de réduire le dénivelé entre l’extrémité de la RESA et le terrain naturel. Ce dénivelé qui était d’environ 2,5 m avant les travaux avait été ramené à 0,5 m.
2.3 Renseignements météorologiques
Lors du décollage, les conditions météorologiques estimées étaient les suivantes°: vent du 280° pour 17 à 25 kt, visibilité supérieure à 10 km, peu de nuages à 1700ft, un plafond morcelé à 2200 ft, QNH 1006 hPa.
3 - MESURE PRISE À L'ISSUE DE L'ACCIDENT
Le propriétaire et l’exploitant de l’aérodrome étudient la possibilité d’ajouter de la terre au-dessus du remblai afin de sécuriser le roulement au-delà de la RESA.
[1] Aire rectangulaire, dans le prolongement de l'axe de la piste, principalement destinée à réduire les risques de dommages matériels dans le cas où un aéronef atterrirait trop court, dépasserait l'extrémité de piste en fin d’atterrissage ou lors du décollage.