Accident de l'AIRBUS A380-861 immatriculé F-HPJE et exploité par Air France survenu le 30/09/2017 en croisière au-dessus du Groenland [Enquête déléguée au BEA par les autorités du Danemark]
Avarie non contenue sur le moteur N°4 en croisière, déroutement
L’Airbus A380-861, exploité par la compagnie aérienne Air France, effectuait la liaison régulière entre Paris (France) et Los Angeles (États-Unis), vol AF066 le samedi 30 septembre 2017. Il a décollé vers
09 h 50. À 13 h 49, tandis que l’équipage procédait à un changement de niveau de vol de croisière, il a perçu une explosion ainsi qu’une asymétrie de poussée du côté droit de l’avion, immédiatement suivie
par des vibrations importantes. Simultanément, les messages « ENG 4 STALL », puis « ENG 4 FAIL » sont apparus à l’ECAM. L’équipage s’est alors dérouté vers l’aéroport de Goose-Bay (Canada) où il a atterri à 15 h 42 sans autre incident.
Un examen visuel du moteur a révélé que la soufflante, le premier ensemble tournant à l’avant du moteur, ainsi que l’entrée d’air et le carter de soufflante s’étaient séparés en vol, entraînant de légers dommages à la structure avoisinante de l’avion.
Parmi les facteurs susceptibles d’avoir contribué à l’accident figurent :
- une méconnaissance du phénomène de fatigue-dwell sur l’alliage de titane Ti-6-4 par le concepteur/constructeur du moteur ;
- l’absence de consignes relatives à la prise en compte des macro-zones (i.e. des colonies de grains alpha orientés de façon similaire) et du phénomène de fatigue?dwell dans les pièces critiques des moteurs, par les organismes de certification lors de la démonstration de conformité ;
- l’absence de moyen de détection non-destructif de la présence de macro-zone inhabituelle dans les pièces en alliage de titane ;
- une augmentation du risque de présence de macro-zones de taille et d’intensité importante dans les forgés en Ti-6-4 de grande taille du fait de l’augmentation de la taille des moteurs et notamment de leur soufflante.
Après l’accident, des inspections régulières de la flotte en service ont permis de s’assurer de l’absence de fissure détectable dans les zones jugées à risque sur les moyeux de soufflante des moteurs Engine Alliance équipant les A380. Des réflexions impliquant les organismes de certification et les motoristes sont en cours afin de mieux comprendre le phénomène de fatigue-dwell et de mieux le prendre en compte dans la conception des futurs moteurs.
- Octobre 2017 - Juin 2018 Recherches Phases I & II (version anglaise)
- Octobre 2017 - Juin 2018 Recherches Phases I & II (version française)
- Juin 2018 - Juin 2019 Recherches Phase III et extraction de la pièce (version anglaise)
- Juin 2018 - Juin 2019 Recherches Phase III et extraction de la pièce (version française)
Communiqué de Presse n°3
L’équipage de l’hélicoptère de la compagnie danoise Air Greenland dépêché sur place a pu récupérer quelques pièces du moteur. Ces pièces ont été remises au bureau danois d’enquêtes sur les accidents et sont en cours d’acheminement au BEA.
Une prochaine mission pour récupérer d’autres pièces et tenter de localiser des pièces manquantes sera organisée dès que les conditions météorologiques le permettront. La neige qui recouvre progressivement les débris risque en effet de rendre plus difficile leur détection et leur récupération.
Communiqué de Presse n°2
L’exploitation des données contenues dans l’enregistreur de paramètres (FDR) a permis de déterminer le lieu où l’avarie est survenue en croisière au moteur numéro 4 de l’Airbus A380 et de délimiter une zone de recherche des éléments qui se sont détachés.
Il s’agit d’une zone désertique, couverte de glace, localisée à environ 150 kilomètres au sud-est de la ville de Paamiut, située sur la côte ouest.
À la demande du bureau danois d’enquêtes sur les accidents, un hélicoptère de la compagnie danoise Air Greenland a survolé hier cette zone et a repéré des pièces provenant du moteur.
Le BEA est en relation avec son homologue danois pour organiser la récupération de ces éléments.
Les travaux d’analyse des données contenues dans les enregistreurs de bord vont se poursuivre au laboratoire du BEA. Les calculateurs du moteur vont également être analysés chez le constructeur de ces équipements aux États-Unis.
Les enquêteurs du BEA qui se sont rendus à Goose Bay et à Ottawa rentreront en France ce jeudi 5 octobre.
Communiqué de Presse n°1
À la suite de l’accident survenu à l’Airbus A380, immatriculé F-HPJE, en croisière au dessus du Groenland, le bureau danois d’enquêtes sur les accidents (AIB DK) a délégué au BEA l'ouverture et la conduite de l’enquête de sécurité. Le BEA représente la France, État de l’exploitant, de l’immatriculation et de conception de l’avion. Des enquêteurs de l’AIB DK, représentant le Groenland et le Danemark, État d’occurrence, du NTSB, représentant les États-Unis, État des motoristes, et du BST, représentant du Canada, État où s’est dérouté l’équipage, participent à cette enquête de sécurité.
Quatre enquêteurs du BEA se sont rendus à Goose Bay dimanche 1er octobre, accompagnés de conseillers d’Airbus et d’Air France. Des enquêteurs du NTSB, accompagnés de conseillers des motoristes General Electric et Pratt & Whitney, et du BST se sont également rendus sur place.
Un cinquième enquêteur du BEA s’est rendu à Ottawa pour assister à la première lecture des données enregistrées dans l’enregistreur de paramètres (FDR). Cette lecture a permis de confirmer le lieu de survenance de l’avarie.
L’Airbus A380-800, exploité par la compagnie aérienne Air France, effectuait la liaison Paris (France) – Los Angeles (États-Unis), vol AF066. Il avait décollé de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle samedi 30 septembre 2017 vers 09 h 30 (TU), avec 497 passagers et 24 membres d’équipage à bord. A la suite d'une avarie sur le moteur N°4 alors que l’avion survolait le Groenland, l'équipage s’est dérouté vers l'aéroport de Goose Bay (Canada) où il a atterri à 15 h 42 (TU) sans autre incident.
Les dommages sur l’aéronef semblent limités au moteur N°4 et à son environnement immédiat. L’observation du réacteur montre que la soufflante, premier élément tournant à l'avant du moteur, s’est détachée en vol, entraînant avec elle la perte de l'entrée d'air.
Communiqué de Presse n°4
ll a été décidé de procéder au dépôt à Goose Bay (Canada) du moteur ayant subi l'avarie dans le but de préserver son intégrité en amont des actes d'enquêtes à venir.
Cette opération sera assurée par des équipes d’Air France et d’Airbus avant l'envoi du moteur à Cardiff dans un établissement de General Electric où les équipes du BEA se rendront ensuite afin de poursuivre leurs analyses.
Les conditions de convoyage de l’avion vers un autre site en Europe sont en cours d’étude, afin qu’il puisse y être réparé et remis en service commercial par Air France.
A noter que devant la complexité logistique de ces différentes opérations, le calendrier prévisionnel s'étalera sur plusieurs semaines.
La recherche et la récupération d'éléments détachés du moteur endommagé se poursuivent parallèlement au Groenland.